16 mars 2008
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Il tient fort en main, ce pavé grisâtre arraché aux murs d'une ville malade et au coeur de deux de ses habitants.
Il tient fort à l'âme, ce conte urbain, onirique, magique, violent, lucide, qui pleure en larmes d'encres les enfances meurtries et les luttes de pouvoir.
Blanko (à droite sur la couverture) et Noiro (l'autre, donc...) dominent rues et bâtiments avec grâce, légèreté, force.
La grâce qui leur permet de se tenir en équilibre sur les poteaux les plus fins.
La légèreté qui leur permet de voler.
La force avec laquelle ils s'en prennent, souvent sans raison mais avec des barres de fer, aux autres.
Blanko, le simplet - en apparence - et Noiro le responsable.
Blanko le rêveur, le chanteur, qui plante une graine, qui hurle à tue-tête, qui imagine la campagne.
Noiro le meurtri, le froid, le dur, qui saigne encore et encore...
Un béton bien amer où s'affrontent petites bandes, yakuzas, nos deux "chats", et un étrange serpent venu d'ailleurs.
Un béton gris et froid où s'agitent les chairs des sans-abris croisés en fond de case, les affiches hurlantes et criardes des magasins tentaculaires, les animaux les plus incongrus qui errent dans ce monde sans repère.
Amère poésie qui serre le coeur plus qu'elle ne fait sourire. Car, une fois le surnaturel mis de côté, vous y reconnaitrez l'ici et le maintenant.
Espérons qu'ici aussi il reste encore des enfants pour planter des graines et rêver de poissons volants...
Champi au soleil levant
