11 mars 2007
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Journaliste, universitaire, écrivain, philosophe, Roger-Pol DROIT nous a livré deux petits ouvrages aux chapitres courts et indépendants, parfaits pour une lecture-butinage.
Je vous parlerai du premier, 101 expériences de philosophie quotidienne, lorsque j'aurais remis la main dessus - d'ailleurs, si celui a qui je l'ai prêté se reconnaît, il peut me le rendre !
Le second, Dernières nouvelles des choses, réunit de véritables déclarations d'amour à l'adresse des objets du quotidien : bol, écharpe, lit, décapsuleur... Rien n'échappe à l'oeil perçant et au verbe délicat de l'auteur.
Chaque objet se révèle être une porte vers d'autres mondes, d'autres personnes, d'autres idées, d'autres époques...
Une fois la lecture achevée, nous voyons notre environnement d'un oeil nouveau : avec plus de douceur, d'indulgence, de curiosité... et nous repensons à la célèbre question de Raymond DEVOS : "Objets inanimés avez-vous donc une âme ?" Grâce à Roger-Pol DROIT, nous savons désormais que la réponse est affirmative...
"Le bol.
Massif, comme du fond des âges. De l'enfance et d'au-delà. Préhistorique. Chose concave, préservant le liquide, l'empêchant de fuir. Forme qui rassure. D'emblée familière et fidèle.
Cette chose marque l'émergence de l'humain.
Le bol inaugure la fonction de récipient. Fondamentalement, elle rassure. Dans la totalité des flux, le récipient vient interrompre l'écoulement sans fin. Il préserve de la dispersion. Il arrête l'effusion. Suspend l'épanchement. Le liquide, inéluctablement voué à la fuite et à la perte, est retenu. Mieux que par les mains. Durablement. Sans effort.
Le bol permet une régulation de l'entropie naturelle."

Le petit-déjeuner ne sera plus jamais comme avant...
Champittéraire