8 janvier 2010
5
08
/01
/janvier
/2010
09:30

Dans une toute nouvelle traduction réalisée par les Editions Cornélius, qui font avec l'oeuvre de TEZUKA - entre autres - un merveilleux travail d'archéologie (il faudrait d'ailleurs que je leur demande si les dialogues humoristiques cachés dans certains propos extra-terrestres étaient voulus par l'auteur, ou sont des petits délires des traductrices...), nous voilà donc sur les traces de Koji Sunami - qui sera plus tard rebaptisé Kaos).
Candidat à l'entrée dans la prestigieuse Académie Galactique, il fait partie, avec son ami de toujours Jo Daigo, des trente derniers sélectionnés pour l'épreuve finale à l'issue de laquelle seuls dix d'entre eux seront retenus.
Mais Jo, en proie au doute, se retrouve entraîné dans une sordide machination...
On retrouve dans Kaos les "travers" et les coups de génie de TEZUKA.
Derrière son amour pour la science - qui transparaît ici à chaque page, dans le cadre de la conquête spaciale, sujet parfaitement adapté au rêve et à l'imagination ! - il met en scène une histoire aux mille rebondissements, où l'action ne s'arrête presque jamais. Les protagonistes viennent des quatre coins du globe, voire de l'univers, et l'histoire les promène d'un bout à l'autre du cosmos.
Comme souvent avec TEZUKA, les méchants ont des têtes de méchants - et ne sont pas sans rappeler les mines patibulaires de certains perso,nnages de Tex AVERY ! - et les gentils le portent plutôt sur eux, même si Kaos, qui n'est encore un enfant - autre thème cher à l'auteur - est parfois sujet à des sautes d'humeur et de violence - en même temps, à sa place, on en ferait sans doute autant !
Autour des valeurs de l'amitié... et de l'hostilité, Kaos, perdu quelque part dans l'espace, fait l'expérience de la différence, de la souffrance, de l'étrangeté, avant de se retrouver en butte à une hostilité bornée qui n'est pas sans rappeler certains comportements bien humains...
Dans le parcours initiatique - TEZUKA ne peut s'empêcher d'être toujours un peu moralisateur - de ce premier tome, Kaos apprend à rencontrer l'autre, et à le perdre. Parfois. Rude école de la vie.
Graphiquement, on retrouve le dynamise cher à l'auteur, et qui se prête si bien à ces histoires mouvementées, presque feuilletonnesques. Toujours un gros travail sur les onomatopées également, et pour la traduction desquelles le parti-pris est plutôt intelligent, comme indiqué dans la note de préface de l'éditeur : elles sont laissées telles qu'elles dans les bulles, et si besoin sont traduites en bas de case. Ainsi, la cohérence visuelle des images est maintenue. Merci !
Une nouvelle et intéressante plongée dans le monde débordant du maître du manga.
Affaire à suivre...
Champimages du bout du monde.
