Le mangeur d'histoires

Après avoir alimenté pendant plusieurs tomes (5 exactement) l'intrigante série Horologiom, étrange histoire d'un homme sans clef échoué dans un monde aux relents kafkaïens, braziliens et "le roi et l'oiseauïens", Fabrice LEBEAULT s'est, en 2008, lancé dans la paradoxale aventure d'un "one shot" placé sous l'égide des feuilletonnistes du XIX° siècle.

Cela s'intitule le mangeur d'histoires.

Soit un étudiant, Fortuné d'Hypocondre, qui s'essaie presque en vain à la rédaction d'une thèse sur le roman populaire, et un peu plus heureusement à la critique littéraire, quasi exclusivement sous forme de diatribe contre Homère Saint-Illiède, feuilletonniste animant le célèbre Corbeau, mais que le jeune homme ne voit que comme un plumitif plagiant les plus grands.

Sa vie bascule lorsque le Corbeau lui-même franchit la porte entre le monde des Imaginés et le sien, pour lui demander de l'aide : il aspire à une identité, que pour l'heure son auteur lui refuse.

Commence alors un jeu de piste mâtiné de chasse à l'homme, tandis qu'un tueur mystérieux, "le videur de têtes", rôde, et que la folie guette le jeune Fortuné.

L'élégance du trait pour une fois charbonneux de Fabrice LEBEAULT campe une atmosphère pesante et des personnages souvent inquiétants.
Les ombres ont la part belle, les regards se peignent d'un sobre expressionnisme, et les mondes et histoires s'entremêlent avec une cruelle et implacable délicatesse.

Et si tout cela n'était qu'un livre...

Champistoire en images.