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Cases dans le vent

Vous n'êtes pas sans savoir que, depuis quelques mois, je rédige des biographies d'auteurs de BD pour des l'encyclopédie en ligne des Editions Larousse.

Afin de vous permettre de retrouver plus rapidement l'ensemble de mes contributions, je vais essayer de les lister ici dans l'ordre de leur parution.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me laisser vos avis !

Champi à tout vent

David B. - Edgar .P. JACOBS - Bob de MOOR - Benoît PEETERS - François SCHUITEN - René GOSCINNY - Astérix - Manu LARCENET - HERMANN - Robert CRUMB - Osamu TEZUKA  - Jean-Pierre GIBRAT -





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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 15:25

Le Pouvoir des Innocents T1 - CouvertureAlors que le Raging Bulles me permet de garder un oeil sur la dense actualité BD, K-BD m'offre de perpétuelles occasions de me replonger dans les titres d'hier ou d'avant-hier que j'avais pu laisser passer ou que j'ai lus il y a déjà un certain temps.

 

Le Pouvoir des Innocents entre dans cette deuxième catégorie : difficile de dire si j'ai découvert cette série dès sa sortie en 1992, ou quelques années après, mais un fort souvenir de lecture demeure. Personnages forts, histoire très construite, ambiances prenantes et oppressantes... Tous les ingrédients d'un grand livre.

[Et pour clarifier les choses, K-BD ne va pas se pencher prochainement sur cette BD, mais sur Urban, autre titre du scénariste. L'occasion de se repencher sur la première oeuvre qui l'a fait connaître !]

 

Le Pouvoir des Innocents, donc... New York, dans un futur par si lointain que ça (le futur des années 1990 ressemble d'ailleurs furieusement à notre présent).

Les paisibles quartiers résidentiels s'embrasent sous les coups (sic) de bandes désorganisantes fans de violence apparemment gratuite. Mais les milices privées s'organisent, et les bons pères de famille soucieux de la paix de leur foyer sont épaulés par la montante organisation "Le Pouvoir des Innocents".

La campagne municipale new yorkaise qui bat son plein s'embrase sur le thème de l'insécurité (toute ressemblance avec l'actualité française, etc...) entre un maire-candidat (bis) républicain, Gedeon Sikk, partisan du durcissement et de la répression, et une candidate démocrate, Jessica Ruppert, ancienne travailleuse sociale.

Les supporters new yorkais s'embrasent après les victoires successives de leur champion, Steven Providence, jeune afro-américain revenu de loin.

Et, surtout, la mémoire et l'esprit de Joshua Logan s'embrasent face à ses souvenirs, ces visages, ses douleurs, qui n'en finissent pas de le hanter depuis l'enfer vietnamien et les mois qu'il y a passés enfermé.

 

La guerre, la violence, la politique, la société. Les principaux éléments de la vie sont en place, campés par des personnages que l'on devine complexes et que l'histoire nous permet de découvrir peu à peu.

Derrière les drames humains passés et à venir - certains nous semblent terriblement inéluctables - s'agitent ombres et silhouettes d'un complot apparemment de très grande envergure : l'argent, dernier et principal ingrédient, ne pouvait être bien loin.

Toutes les facettes du pouvoir sont donc réunies, et les innocents ne sont pas forcément ceux que l'on croit.

Mensonges et manipulations sur fond de tensions sociales et de misère galopante... Décidément, le Pouvoir des Innocents semble n'avoir jamais été autant d'actualité...


Cinq tomes ne seront pas de trop aux deux auteurs pour développer intrigues et personnages.

Luc BRUNSCHWIG, que l'on devine passionné d'un certain cinéma étasusien, exploite les grands thèmes des fictions et documentaires socio-politiques pour en faire un cocktail personnel et très efficace : les secrets sont nombreux, mais le rythme du récit évite de trop les faire traîner en longueur, et les personnages, tous plus complexes qu'il n'y paraît, surprennent le lecteur à tout bout de champ. Certaines situation ont un air de déjà-vu un peu trop prononcé, certaines métaphores sont un peu trop appuyées, mais le tout est particulièrement crédible, prenant, inquiétant, teinté d'une folie sourde qui semble laisser peu d'espoir.

 

Aux crayons, Laurent HIRN réussit à marier expressionnisme des visages (yeux très marqués, larmes et gouttes de sueur exagérées) et réalisme discret des décors, ces derniers s'effaçant la plupart du temps derrière les personnages. On peut se demander si son dessin efficace n'aurait pas été mieux servi par un noir et blanc plus prononcé que par les couleurs relativement conventionnelles qui nimbent l'ensemble. Ses compositions d'images et de pages sont puissantes, et rajoutent au rythme déjà dense de l'histoire.

 

Au final, le Pouvoir des Innocents est une série prenante, à lire d'un traite si possible, avec son lot de passages obligés mais aussi son lot de surprises et de suspense.

Cerise sur le gâteau, la sortie ces derniers mois de deux suites : Les Enfants de Jessica, et Car l'enfer est ici. Un nouveau souffle, un nouvel élan, et l'occasion de redécouvrir cette série certes classique, mais d'une qualité telle qu'il serait dommage de s'en priver.

 

Champimages qui cognent.

 

Le Pouvoir des Innocents T1 - Extrait 1


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