Comment résister à un tel titre ? Surtout quand on sait qu'il s'agit d'une des nouvelles perles pondues par le Wombat (oui, la nature est pleine de surprises, n'en déplaise au rongeur bibliophile !) et que l'illustration de couverture a été confiée à Jean-Christophe
MENU, monsieur L'Association (jusqu'à il y a peu, en tout cas), entre autres.
Sur les bons conseils (une fois n'est pas coutume) de Yves FREMION himself, je me suis donc plongé dans ce concentré d'aburdité dont seuls les anglo-saxons (et peut-être même spécifiquement les étasuniens) ont le secret. Jack DOUGLAS fait d'ailleurs partie de ceux qui ont inspiré Woody ALLEN à ses débuts, et même ensuite. Tout est logique.
Des nouvelles courtes, parfois même très très courtes (une seule ligne, si si !), aux titres toujours évocateurs : "Tout ce que vous pouvez avaler pour deux cents dollars ou Vendez votre soeur et sortez dîner ce soir", "Débarrassez-vous de l'habitude d'être heureux : devenez écrivain !", "L'abominable homme des neiges, ou Maman a les plus grands pieds de la ville - qu'est-ce qu'elle s'est éclatée cet hiver au Tibet !"
Ces innombrables et hilarantes nouvelles (qui prennent d'ailleurs parfois l'allure de journaux intimes, de lettres aux parents, de pièces de théâtre ou de menu de restaurant) étaient nichées dans deux recueils ici réunis : Mon frère était fils unique, et Ne vous fiez pas à un chauffeur de bus nu, donc.
Morceaux (de chauffeur, bien sûr !) choisis :
"La vodka est la boisson la plus forte du monde. Quand vous entendez quelqu'un commander trois doigts de vodka, vous vous rendez compte sur-le-champ qu'il a dû en renverser sur les deux autres."
"L'Inde est plus connue sous le nom de Continent noir - enfin, si on fait abstraction de l'Afrique."
"Jetant un coup d'oeil par ma fenêtre, en cette glorieuse matinée d'automne, je sus immédiatement que c'était l'automne car tous les enfants de choeur de la ville perdaient leurs feuilles."
"Jeudi.
Cher Journal,
J'ai attendu devant le Stork Club toute la journée aujourd'hui, mais je n'ai pas vu Mildred en sortir. Elle n'en est pas sortie hier non plus. Ni le jour d'avant. Sais-tu, cher Journal - ça fait longtemps que je n'ai pas vu Mildred sortir du Stork Club. Presque six ans."
A siroter à petites gorgées, entre deux lectures plus sérieuses, histoire de détendre vos neurones tout en leur évitant la fracture.
Champi halluciné.