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Cases dans le vent

Vous n'êtes pas sans savoir que, depuis quelques mois, je rédige des biographies d'auteurs de BD pour des l'encyclopédie en ligne des Editions Larousse.

Afin de vous permettre de retrouver plus rapidement l'ensemble de mes contributions, je vais essayer de les lister ici dans l'ordre de leur parution.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me laisser vos avis !

Champi à tout vent

David B. - Edgar .P. JACOBS - Bob de MOOR - Benoît PEETERS - François SCHUITEN - René GOSCINNY - Astérix - Manu LARCENET - HERMANN - Robert CRUMB - Osamu TEZUKA  - Jean-Pierre GIBRAT -





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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 09:08

Table ronde Métamorphose

 

Comme je vous l'avais indiqué il y a quelques temps, j'ai de nouveau eu la chance et l'honneur d'animer deux tables rondes durant le  Festival de BD de Solliès-Ville.

 

Voici un petit (et parcellaire) compte-rendu de l'échange qui a eu lieu autour de la collection Métamorphose, chez les éditions Soleil. Cela a eu lieu le 29 août 2010.

 

Vous pouvez retrouver, sur la petite photo ci-dessus, de droite à gauche,  Man ARENAS, Barbara CANEPA,  Jérémie ALMANZA (au micro) et  Claire WENDLING.  Giovanni RIGANO était aussi de la partie, mais s'est caché le temps de la photo !

 

Bonne lecture, et encore grand merci à ces talentueux auteurs de s'être prêté à l'exercice...

 

 

Comment vous est venue l'envie de faire de la bande dessinée ?

 

Barbara CANEPA :

Au départ, j'ai fait de l'illustration. Mais c'était trop fixe, et j'avais besoin de pouvoir développer des histoires, des personnages. La BD me semblait offrir la même liberté que le roman, à ce niveau-là.

Après 15 ans à faire de la BD, je me rends compte que le genre est encore assez fermé à la narration. J'ai donc ressenti le besoin de me tourner vers des livres plus proches des romans.

J'ai toujours éprouvé un grand amour pour les livres, et pour les livres anciens. Je les collectionne, et cela participe sans doute de la culture européenne du livre.

J'ai aussi éprouvé le besoin de communiquer davantage avec le public, tout en faisant quelque chose de plus libre.

La BD est un métier solitaire : il faut être porté par l'amour pour pouvoir le faire. Cet amour, cette envie de communiquer ont pu s'épanouir dans l'édition, qui est un bon moyen de communiquer avec le public, mais aussi avec d'autres artistes.

A présent, je pense que la prochaine étape de mon évolution créatrice et professionnelle est dans le livre plus classique, peut-être le roman..

 

Claire WENDLING :

J'ai toujours dessiné des petits univers à m'approprier, comme des maisons de poupées. Dessiner une famille, des animaux de compagnie.

Ce que je dessinais à l'époque où je suis entré dans le milieu profesionnel était adapté à la BD qui se faisait à ce moment-là.

J'ai alors travaillé avec des scénaristes. C'était plaisant, mais je me sentais davantage illustratrice qu'auteure de bande dessinée. Je réalisais des BD pour faire plaisir aux scénaristes.

Je me suis toujours contenté des rencontres avec mes créations, mes copains de papier. Comme j'étais fille unique, ils peuplaient mon environnement parfois désert.

Je n'ai jamais trop été dans la communication, car je n'en éprouvais pas le besoin.

Je cherche avant tout à travailler avec les gens que j'aime, dans le but de leur faire plaisir. Ce qui peut paraître un peu enfantin...

 

Comment est née la collection Métamorphose ?

 

BC :

J'étais fille unique, et j'ai été très tôt orpheline de père, comme Claire. Pour passer le temps et lutter contre la solitude, je dessinais beaucoup. J'en ai fait mon métier.

Toutefois, même si j'aime être seule, je ne peux pas vivre sans les autres. J'ai toujours trouvé la solitude pesante, et j'ai traversé des phases de dépression, ressentant un manque de relation.

A cela s'ajoute ma curiosité boulimique. Or, à quarante ans, je me suis rendu compte que je ne pourrai pas tout faire, que je ne pourrai pas mener tous les projets que j'avais en tête à quinze ans. C'est aussi pour cette raison que j'ai eu envie de travailler avec les autres.

La charte graphique de la collection Métamorphose a quelque chose de victorien. Mon grand-père était collectionneur de vieux livres ; or, ces livres-là manquent beaucoup aujourd'hui, ou alors il faut aller chercher du côté des livres d'art, qui coûtent beaucoup trop cher.

Je voulais faire des beaux « vieux » livres qui resteraient abordables.

 

Comment s'est faite la rencontre entre Barbara CANEPA et les autres auteurs de la collection ?

 

Giovanni RIGANO :

Je connais Barbare depuis bien longtemps, depuis l'époque où nous travaillions pour les studios Disney. Il y a trois ans, elle m'a demandé de participer à la collection. Elle a vu des esquisses dans le style art déco et le style gothique, que j'avais faites pour un autre projet, et elle m'a donné son feu vert pour réaliser un livre dans sa collection.

 

Jérémie ALMANZA :

J'ai rencontré Barbara en même temps que Guillaume BIANCO, à Angoulême. J'ai présenté mon book à Guillaume, et il m'a tout de suite proposé un projet. Barbara nous a laissé carte blanche.

La difficulté a surtout été de travailler avec Guillaume, car sa vision graphique s'opposait à la mienne.

 

BC :

En fait, Guillaume réalisait un storyboard, avec des orientations graphiques qui allaient parfois à l'encontre des envies graphiques de Jérémie. Il lui a fallu comprendre – et accepter – l'univers graphique de Jérémie.

La difficulté pour moi réside souvent dans le fait de choisir une couverture : le dessinateur me fournit plusieurs dessins, pensant que certains seront appropriés, mais c'est moi qui doit trancher sur ce point.

C'est sans doute pour cette raison que je préfère travailler avec des amis, avec lesquels on peut plus facilement expliquer et négocier certains éléments.

 

CW :

J'ai rencontré Barbara il y a bien longtemps.

J'avais déjà réalisé ce carnet de croquis, Daisies, aux Etats-Unis, et Barbara a demandé à le faire paraître en France chez Soleil.

Ce livre, ce dernier livre, est celui dont je suis le plus fière, car c'est une amie qui s'en est occupé.

 

Manuel ARENA :

J'ai commencé mon blog il y a quatre ou cinq ans, pour présenter l'évolution de mon projet sur le Faune. Un jour, j'y ai reçu un commentaire kilométrique : Barbara prenait contact avec moi – après plusieurs mails auxquels je n'avais a priori pas répondu.

Elle m'a apporté la garantie de pouvoir voir mon projet rapidement traduit en plusieurs langues. Ce dont j'avais besoin, car j'ai une vie très internationale ! (Je suis né en Belgique, d'une famille d'origine espagnole et je travaille essentiellement en Allemagne !) Et je voudrais que mes amis, que ma famille, en Allemagne ou en Espagne, puissent rapidement découvrir Yaxin et le Faune.

Je pensais que je n'aurais besoin que de six mois de travail pour boucler le projet... et il m'en a fallu près de vingt-et-un ! Heureusement que, ayant travaillé dans le milieu du film d'animation, j'ai l'habitude des rythmes intenses !

Recevoir un prix ici, à Solliès-Ville, alors que mon album n'est pas encore sorti [Man a reçu le prix Révélation 2010], me fait me sentir comme Barak OBAMA recevant le Prix Nobel : tout reste à faire.

 

Plusieurs d'entre vous ont déjà travaillé dans le monde du film d'animation. Quelle influence cela a-t-il eu sur votre travail d'auteur de BD ?

 

CW :

Cela m'a appris l'efficacité.

J'ai beaucoup aimé la mentalité dans le milieu de l'animation : les gens éprouvent un véritable amour pour le dessin, sans se prendre pour des artistes qui font des livres avec leur nom dessus, sans avoir la grosse tête.

Je m'y sentais comme dans une grande famille.

 

BC :

J'ai travaillé pour les studios Disney, où régnait un très grand professionnalisme, et où les exigences étaient très importantes - avec un salaire conséquent en contre-partie. Deux ans de travail dans ces studios valent bien dix ans ailleurs : c'est une école très dure, mais très formatrice ! Durant la première année, il fallait apprendre à dessiner TOUS les personnages Disney, dans leurs moindres détails, leurs moindres proportions.

Le mauvais côté, c'est que Disney, comme Warner d'ailleurs, porte une grosse marque de fabrique. On y manque de liberté.

Je pense que mon trait, sous cette contrainte, en a été conditionné.

Par contre, j'ai appris à tout animer, même les objets ! Et savoir rendre une chaise expressive, c'est très utile !

 

MA :

J'ai baigné dans l'univers de l'animation dès mon enfance.

Je suis né à Bruxelles. La BD était dominée par le Journal de Tintin, la ligne claire. C'était quelque chose de très sérieux.

Lorsque je suis allé en Espagne, j'ai découvert les dessins animés qui passaient à la télévision, alors. Notamment Marco, réalisé par l'équipe qui avait déjà créé Heidi. Le duo TAKAHATA-MIYAZAKI.

Je suis ensuite retourné en Belgique, pour travailler. J'ai rencontré un production qui adaptait des BD en dessins animés, notamment les Schtroumpfs. J'ai commencé à dessiner des layout, avant de me consacrer au design.

En 1988, j'ai reçu deux claques : j'ai découvert Mon voisin Totoro, que j'ai dû bien regarder quinze fois d'affilée, et Akira quelques mois après. Je me suis alors senti comme Claude MONET face aux estampes japonaises, et je me suis rendu compte que je ne pourrais pas faire de la BD classique comme celle que l'on trouvait en Belgique.

En attendant de pouvoir poursuivre ma BD, j'ai continué à travailler dans le dessin animé.

Et finalement, avec le temps et la maturité, le Faune a peu à peu vu le jour. Et quand la collection Métamorphose m'a donné carte blanche, j'ai pu franchir l'ultime étape.

 

Quelques mots sur vos prochains projets ?

 

CW :

J'ai un projet en cours chez Soleil, avec Clotilde [VU], à qui je veux faire plaisir.

Peut-être qu'ensuite, je me consacrerai à un nouveau projet avec Barbara.

Je me sens bien avec toute cette équipe, j'essaie de les voir souvent.

Ça me rassure de continuer à être dessinatrice. J'ai parfois du mal à me comprendre, alors ça me fait du bien si d'autres arrivent à me comprendre.

 

JA :

Je travaille actuellement sur le deuxième tome de Eco, avec Guillaume BIANCO.

Je prépare également une petite BD chez Delcourt, dans le même genre que Aristide broie du noir.

 

BC :

Notre prochaine sortie sera Yaxin et le Faune.

Ensuite devrait paraître une nouvelle édition des Contes Macabres, de Benjamin LACOMBE, avec une nouvelle nouvelle illustrée.

La suite de Billy Brouillardest prévue pour le mois de novembre 2010.

Je travaille également à un épais volume de 232 pages sur l'univers de Sky Doll: de quoi satisfaire de nouveaux lecteurs en attendant la sortie du quatrième et dernier tome. Il comportera 22 pages d'histoires inédites et 40 pages d'hommages. Son format sera un peu plus petit que celui des albums.

A travers le miroir, variation autour d'Alice au pays des merveilles, devrait paraître au début du mois de décembre 2010.

Enfin, End, sur lequel je travaille depuis plusieurs années, devrait voir le jour au printemps 2011.

Après mon intense collaboration avec Alessandro BARBUCCI, j'ai eu du mal à entamer une nouvelle collaboration. Nous étions complémentaires, j'avais pris trop d'habitudes à ses côtés...

 

MA :

Je commence à travailler sur la suite du Faune, mais chaque tome sera indépendant des autres. Il aura un rapport avec le monde des nymphes.

Je prépare aussi un album un peu éducatif, pour les tout petits, qui tiendrait un peu de l'herbier.

Enfin, j'aimerais pouvoir partager mon amour pour certains auteurs disparus : Pablo NERUDA, Federico GARCIA LORCA... J'aimerais également pouvoir adapter Roméo et Juliette en BD. En respectant le texte intégral. Ce ne sera pas une mince affaire...

 

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