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  • : La Tanière du Champi
  • : La Tanière du Champi se veut un lieu où l'on se sent bien pour lire (surtout des BD !), discuter, jouer... Au gré des humeurs, lectures, heures de jeu, j'essaierai de vous faire découvrir tout ce qui se cache sur les étagères poussiéreuses de ce petit mo
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Cases dans le vent

Vous n'êtes pas sans savoir que, depuis quelques mois, je rédige des biographies d'auteurs de BD pour des l'encyclopédie en ligne des Editions Larousse.

Afin de vous permettre de retrouver plus rapidement l'ensemble de mes contributions, je vais essayer de les lister ici dans l'ordre de leur parution.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me laisser vos avis !

Champi à tout vent

David B. - Edgar .P. JACOBS - Bob de MOOR - Benoît PEETERS - François SCHUITEN - René GOSCINNY - Astérix - Manu LARCENET - HERMANN - Robert CRUMB - Osamu TEZUKA  - Jean-Pierre GIBRAT -





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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 19:59
Dur exercice que celui du pouvoir... quels que soient les super-pouvoirs dont on dispose.

Souvenez-vous... Il y a quelques temps, ils sauvaient la Terre. Et ils ne la sauvaient pas que des assauts de hordes d'extra-terrestres sanguinaires, mais aussi des dictateurs d'ici ou d'ailleurs - l'univers regorge de dictateurs, tous plus ou moins fans de bottes en cuir et de pas cadencé.

Ils ont fini par prendre le pouvoir. Aux Etats-Unis. En renversant un gouvernement corrompu.
Et ils pensaient qu'on allait les laisser faire.

Voilà qu'apparaissent sur leur chemin d'anciens super-héros, au mieux de leur forme, et même au-delà.
Voilà que la Terre est mise à feu et à sang par des individus qu'ils ne peuvent arrêter.
Voilà que leur cote est au plus bas.
Voilà que dans l'ombre d'un vaisseau qui, comme le leur, semble voyager entre les mondes, se dessine une silhouette encapuchonnée qui tire toutes les ficelles...
Voilà que le futur leur apparaît, et qu'il est effrayant...

La série Authority repart donc de plus belle, avec une équipe toujours aussi virulente en mots et en actes, des enjeux intersidéraux, un humour mordant, et de récurrentes et percutantes considérations politiques.

Remercions Ed BRUBAKER - au stylo - et Dustin NGUYEN - au crayon - pour cette dynamique reprise en mains.
Et vivement le tome 2 !

Champimages qui cognent !



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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 19:23

Me voilà en train d'essayer de rattraper mon retard de lectures, et surtout de chroniques.
Pour ne pas changer.

Non Non Bâ m'offre une nouvelle occasion de vanter le merveilleux travail éditorial réalisé depuis plusieurs années - 17 très exactement - par les Editions Cornélius, qui savent offrir aux bandes dessinées et, plus généralement, aux livres qu'ils éditent le format, la qualité de papier et la qualité d'impression nécessaires pour servir les dessins originaux au mieux.
Vous avez dit bibliophile ?

Suivons maintenant les traces de Shigeru MIZUKI, qui nous entraîne dans la campagne japonaise de son enfance, dans les années 30.

Non Non Bâ, "mémé", c'est la vieille dame qui vient travailler auprès de sa famille, et l'initie au complexe et riche monde des yôkaï, ces esprits qui peuplent tous les recoins de l'existence : Azuki-Hakari, le trieur de haricots rouges, le yôkaï de la verrue, Bétobéto-san... Drôles ou monstrueux, ces esprits s'éveillent et s'animent autour de Shigeru, et vivent ensuite de nouvelles aventures sous sa plume, dans les bandes dessinées qu'il réalise déjà à l'époque.

Ce voyage exotique se double d'un intéressant reportage au sein de la société japonaise de l'époque, entre bagarres d'enfants - bien internationales !  - et isolement du monde rural, trafic de jeunes filles et noyau familial. Shigera a d'ailleurs la chance d'avoir un père ouvert sur les arts et le monde, un père qui lui permettra de devenir mangaka, quand il sera grand ...

Qui sait si, à la lecture de Non Non Bâ, vous n'accèderez pas au Dix mille millardième monde...

Champizuki

 

(Vous pouvez en retrouver la critique croisée sur K-BD ici !)

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1 juillet 2008 2 01 /07 /juillet /2008 21:58
Vous ai-je déjà parlé de Grant MORRISSON ?

Grant MORRISSON est scénariste de comics.
Grant MORRISSON est écossais.
Grant MORRISSON est fou.
Complètement.

D'où les excellents comics qu'il a déjà commis. The Filth en fait partie.

Grant MORRISSON aime jouer avec les réalités multiples et superposées, comme si le monde qui nous entoure était un mille-feuille dont on ne perçoit que la première couche, ignorant, pauvres simples que nous sommes, toutes les autres couches, plus profondes, plus appétissantes, ou au contraire plus dangereuses.

The Filth reprend ce précepte, mettant en scène La Main, organisation secrète et tentaculaire qui régule la réalité quand elle dérape.
Le tout est de savoir ce que l'on range derrière le mot "réalité"... Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

Servi par le graphisme à la fois académique et expressionniste - si, si, c'est possible ! - de Chris WESTON, The Filth nous entraîne à la marge, en-deçà, au plus profond.

Comme l'indique si bien la posologie présentée en prologue : "A utiliser avec précaution".

Et plus loin : "La lecture de The Filth n'est PAS recommandée durant la grossesse. La lecture de The Filth EST recommandée durant la grossesse. La communauté scientifique reste divisée sur le sujet."

Humour noir, abîme, abyme, tout y est.
Ne reste plus au lecteur qu'à s'accrocher, comme on dit, car il en aura pour son argent, pour une fois qu'on ne le prend pas pour un simplet !

Champilth.


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17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 23:14
Amateurs de faons et autres tendres bestioles des sous-bois, passez votre chemin.

Ce Bambi-là n'est pas pour vous.

Ou plutôt "cette" Bambi-là.

Cheveux et pistolet roses, mauvaises manières en bandoulière, la fameuse adolescente mercenaire débarque dans nos contrées.

Venue d'un pays du soleil levant où l'on sait faire autre chose que la cérémonie du thé - plusieurs titres récemments présentés ici en ont déjà été la preuve ! - elle sème sur sa route des centaines de milliers de cadavres.

Pourquoi ?

Parce qu'elle trimballe avec elle un petit morveux mutique mais affamé sans qu'on sache trop pourquoi.
Si ce n'est qu'elle doit le ramener aux "Vieux".
Et que tout le pays essaie de récupérer le gamin.

Et tout est dit.

Issu d'un courant trash-punk-underground-rock'n roll-ne-fait-pas-tout-comme-tout-le-monde, Atsushi KANEKO brosse à la bombe de peinture une bombe ambulante des plus déjantées... et des plus irréalistes.

Indestructible - ou presque ! - Bambi évolue dans le monde d'après-demain, vaguement à la Mad Max, complètement Mad en tout cas, dangereux, impitoyable même, mais où son joli minois, et surtout son gros flingue font un malheur.

A lire aux millième degré, au moins.

Champimages en cases




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28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 23:31
L'Amérique Latine est en général représentée, dans le monde de la BD, par l'Argentine - la dernière présidence du Festival d'Angoulême par Jose MUNOZ en étant une des nombreuses preuves.

Tony SANDOVAL, jeune auteur soutenu par les petites mais dynamiques éditions suisses Paquet, vient apporter la pierre mexicaine à l'édifice.

Il mêle son trait polymorphe - tantôt très hachuré, tantôt très discret, tantôt réaliste, tantôt caricatural - et ses couleurs aquarellées changeantes - passant de la froide monochromie à l'explosion arc-en-ciel - pour dépeindre une chaude et lourde campagne durant l'été.

Une campagne peuplée d'enfants-adolescents en vacances, un peu désoeuvrés, un peu cruels, un peu perdus, bousculés par la disparition de l'un des leurs, Christian, et par des rumeurs rôdant sur des loups-garous...

Bien que bouleversé par tout cela, Polo l'est encore plus par l'arrivée d'une belle inconnue, Sophie, qui lui fait rapidement monter le rouge aux joues.

Ne manque plus à ce paysage que le sofa évoqué dans le titre, ce vieux meuble offert aux intempéries au milieu de la campagne, et tout peut commencer : les jeux cruels des uns, les jeux amoureux des autres, sous un ciel trop brûlant ou trop bas, sur fond d'hallucinations, de cauchemars, et d'intenses expériences.

Le cadavre et le sofa offre à ce jeune auteur du bout du monde - qui avait fait le voyage jusqu'à Solliès-Ville l'été dernier, grand bien lui en a pris ! - l'occasion de dérouler sa riche et sensible palette, au service d'une histoire au plus près des corps, des visages, des angoisses, de ce monde de la fin de l'enfance.
Les images font écho à un texte lui aussi tout en touches subtiles et fines, où l'introspection se mêle aux découvertes et aux révélations.
Un très beau compte initiatique.

"Tu as remarqué que les défauts rendent les choses plus intéressantes ?"

Peu de défauts de narration dans le livre de Tony SANDOVAL.
Mais bien des choses intéressantes...

Champimagesduboutdumonde



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21 mai 2008 3 21 /05 /mai /2008 07:34
Vous l'attendiez tous et le revoilà.

Même "coupe" de cheveux, même ton acide, même agressivité, mais nouvelle assistante - à leur grand dam à tous les deux ! - et nouvelle mission : couvrir la campagne électorale (toute ressemblance avec la réalité ne serait que fortuite !).

Spider JERUSALEM est de retour, pour faire ce qu'il sait faire de mieux : trouver la vérité où elle est le mieux cachée, en l'occurrence chez les hommes politiques.

A ma gauche, Callahan, "le sourire", raide, froid ?, coincé, le faible outsider.
A ma droite, Heller, "la Bête", fascisant, violent, phallocrate, pro armes à feu, le président sortant.

Entre les deux, la plume toujours aussi aiguisée de notre journaliste iconoclaste, et son jugement pas toujours très sûr, pour une fois...

"Tout le monde veut lire ce que Spider Jerusalem pense de l'élection."

Alors l'homme se place au centre de son luxueux appartement payé par son éditeur  - il ne faut pas exagérer ! - allume d'un mot tous les écrans disponibles, et le voilà en train de se gorger d'information...

A la clef : le succès, enfin de retour.

L'enjeu : placer "la nouvelle racaille", tous les laissés pour compte - et ils sont nombreux dans ce monde qui n'est pas le nôtre, promis juré !  "Ce quartier a été conçu spécialement pour les familles pauvres, celles qui, traditionnellement, votent pour ce qui est désormais le parti de l'opposition." "Tu sais que cet endroit a coûté si peu d'argent qu'en cas de fusillade les balles peuvent traverser les murs de neuf appartements avant de s'arrêter ?"

La conséquence : des explosions, des coups, des manipulations, et la triste réalité...

"Spider Jerusalem a besoin d'être dans la ville pour écrire... mais il a aussi besoin qu'on le haïsse."

Champi trempé dans l'acide



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5 mai 2008 1 05 /05 /mai /2008 23:44

Assurément, on ne change pas une équipe qui gagne.

A ma gauche, The Goon, notre malabar à béret et débardeur préféré.

A ma droite, Frankie, le psychopathe sans pupilles.

Au centre, une pierre, une clef à molette, une arme à feu, ou tout type d'objet susceptible de faire mal.

Au-dessus, l'expert pinceau de maître Eric POWELL, toujours aussi virtuose pour poser ses décors et ses personnages rétros, entre western et film de gangster.

Et pour couronner le tout, l'humour et l'action auxquels la série nous a habitués.

Certes, le rythme faiblit parfois.
Certes, on ricane un peu moins.
Mais les robots / poulpes / lézards géants sont toujours au rendez-vous, et le texte cache toujours, au détour d'un récitatif ou d'une bulle, une petite perle.

"Rien de bon ne peut sortir d'un monstre mutant dans un poulailler."

"Cette femme est complètement injuste ! Elle attend de moi que je sois une sorte de saint ou je ne sais quoi ! J'ai des besoins ! Et parfois, ces besoins impliquent une contractuelle et des calmars vivants !"

En prime, vous en apprendrez un peu plus sur le passé du Goon, et vous aurez droit en fin d'album à une série d'histoires courtes - quatre au total - dessinées par des amis de l'auteur - qui a appelé ça du remplissage ?

Au moins, votre bonheur de lecteur amateur de zombies et de castagne sera complet...

Champilnefautpastroplechatouiller.



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5 mai 2008 1 05 /05 /mai /2008 23:02
Tremblez politiciens véreux, gourous manipulateurs, magnats de la télé, consortiums scientifiques qui ne veulent pas le bien de l'humanité, et tout ce que le futur proche nous réserve de pire.

Vous avez dit futur proche ? Oui, oui, malgré les apparences... Un futur où la loi du plus fort a gagné, où les médias et les multinationales règnent en maîtres, où la morale et le bon droit n'ont plus leur place...

Que ce monde tremble, donc, car Spider Jérusalem s'est décidé à sortir de sa retraite du fin fond des montagnes - et à raser barbe et cheveux par la même occasion ! - pour pourvendre de sa plume - ou plutôt de son clavier - vengeresse tous les oppresseurs.

Mû d'avantage par son éditeur que par sa bonté d'âme, il jette sur un monde dont il a cherché à s'isoler un regard acide et lucide, avec mordant, humour, mais aussi une certaine désillusion...

C'est sans doute ce désenchantement qui lui permet de faire feu de tout bois, fort d'un cynisme dont la nature, comme le dit si bien Arturo PEREZ-REVERTE, a pourvu ceux qui y voient trop clair.

Transmetropolitan est la chronique sans états d'âmes de ce journaliste hors pair trempé par un Warren ELLIS en grande forme et planté par un Darick ROBERTSON dont le style réaliste peuple ce monde de demain d'une foule de détails tous plus réalistes les uns que les autres - et qui nous rappellent que ce demain nous attend au coin de la rue.

Un futur riche en innovations scientifiques :

"Vous voulez pas dîner avec moi ce soir ?
_ Navrée, je ne mange pas. J'ai fait cette opération le mois dernier, celle où ils remplacent votre estomac par un tas de bactéries.
"

Un futur où certaines valeurs n'ont pas changé :

"Ca va ?
_ Je crois. C'était comme fait passer un seau de peyotl avec une bouteille d'absinthe...
"

Un futur où, finalement, rien n'a changé :

"Vous ne savez pas ce qu'est la vérité ! Elle est là, juste derrière leurs conneries, mais vous n'allez jamais voir ! C'est ce que je hais le plus dans cette putain de ville ... Les mensonges font la loi et la vérité est obsolète !"

Bref, voilà une cure salutaire pour ceux qui veulent se moquer à pleines dents... tout en en grinçant...

Champimages chocs




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22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 23:21
Contrairement à ce que le titre pourrait nous laisser croire, Intermezzo n'est ni une oeuvre musicale, ni une oeuvre italienne... mais un recueil de bandes dessinées japonaises - d'aucuns diraient "mangas" - de Tori MIKI.

Découverte par hasard sur les intarissables rayonnages de la librairie Contrebandes, cette bande dessinée compile des histoires courtes composées par l'auteur au début des années 90.

Poésie, absurité et humour sont au rendez-vous au fil de ces histoires sans paroles parfois - souvent ? - très déroutantes.

"Nous vous suggérons de prendre votre temps avec chaque image et de profiter du paysage", nous indique-t-on à l'ouverture.

Et pour cause : bien souvent la compréhension jaillit d'un infime détail que la lecture rapide pour laquelle nos yeux et notre cerveau sont conditionnés ne nous a pas permis de percevoir.

Comble du raffinement, Tori MIKI sait jouer avec les codes de la bande dessinée - bords de cases, symboles iconiques représentants le mouvement... - avec une subtilité qui nécessite souvent une double lecture. On retrouve en cela son intérêt pour la critique de bande dessinée.

Nul ne devrait passer à côté de ces trois tomes à ce jour parus, afin notamment d'avoir la confirmation que les mangas ne se résument pas à Nana, Naruto, et toutes ces séries grand public déclinées sur mille supports.
La bande dessinée japonaise humoristique et minimaliste existe bel et bien.

Tori MIKI en est le parfait chef de file.


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26 mars 2008 3 26 /03 /mars /2008 23:59
(Parce qu'il faut continuer d'avancer, malgré tout, pas pour oublier, pas pour faire semblant, mais parce que nous n'avons finalement pas vraiment le choix)

Les contes pour enfants sous acide existent, je les ai rencontrés.

Junko MIZUNO a trempé ses pinceaux dans les livres de son enfance, la culture pop de son enfance - elle est née en 1973 - et quelques pots de peinture verdâtre ou framboise (de son enfance ?), pour donner une nouvelle lecture pour le moins originale de notre Cendrillon-pas-nationale-mais-presque (Charles PERRAULT en ayant fixé une version).

Voici donc Cinderalla, qui travaille avec son père dans un restaurant de yakitori (brochette japonaise, dans la langue de Mishima).
Drame : le père meurt.
Joie : il ressuscite, sous forme de zombie.
Drame : il se marie avec une zombie, qui a deux filles zombies.
Et la petite Cinderalla de devenir l'incontournable esclave domestique. Jusqu'au jour où elle rencontre l'amour...

Je ne vous en dis pas plus : le livre est à votre disposition chez moi, ou dans les bonnes librairies qui savent donner du Japon un autre image que Dragonball.

Le tout est bien sûr drôle, décalé, et je vous invite à découvrir la version alternative de la perte de la pantoufle.
Du grand art (zombie).

Comme quoi les grands contes ont encore un bel avenir devant eux. Pour peu que des talents comme celui de Junko MIZUNO se penchent sur eux.

L'auteure s'est aussi "attaqué" à Hansel & Gretel et La Petite Sirène.

Tout un programme...

Champi du soleil levant

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