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PrÉSentation

  • : La Tanière du Champi
  • : La Tanière du Champi se veut un lieu où l'on se sent bien pour lire (surtout des BD !), discuter, jouer... Au gré des humeurs, lectures, heures de jeu, j'essaierai de vous faire découvrir tout ce qui se cache sur les étagères poussiéreuses de ce petit mo
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Cases dans le vent

Vous n'êtes pas sans savoir que, depuis quelques mois, je rédige des biographies d'auteurs de BD pour des l'encyclopédie en ligne des Editions Larousse.

Afin de vous permettre de retrouver plus rapidement l'ensemble de mes contributions, je vais essayer de les lister ici dans l'ordre de leur parution.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me laisser vos avis !

Champi à tout vent

David B. - Edgar .P. JACOBS - Bob de MOOR - Benoît PEETERS - François SCHUITEN - René GOSCINNY - Astérix - Manu LARCENET - HERMANN - Robert CRUMB - Osamu TEZUKA  - Jean-Pierre GIBRAT -





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19 novembre 2007 1 19 /11 /novembre /2007 23:26

Les-faux-monnayeurs.jpg Les chemins de traverses qui m'entraînent loin de ma Tanière - m'en excusera-t-elle jamais ! -  sont non seulement chronophages - d'où mes absences répétées, que d'aucuns pourraient qualifier, à raison, de négligence... - mais également mnémophages, si je puis dire.

En effet, quand plusieurs semaines - voire mois ! - ont passé entre le moment où j'ai lu un livre et le moment où je vous en parle... comment dire... mes neurones ont quelque peu fait le vide.

J'aurais donc bien du mal à vous rendre compte par le menu du contenu des Faux-monnayeurs, d'André GIDE (un auteur que je ne peux lire sans avoir une pensée pour Dominique).

Certes, le livre est épais, et riche en personnages. Mais tout de même... Je devrais avoir honte.

Nous voici donc sur les pas de Bernard, d'Olivier, et de leurs vies riches en rencontres et expériences. Autant de prétextes à André GIDE pour évoquer la religion (forcément), les relations amoureuses de toutes sortes (forcément, bis), la littérature (forcément, ter). Le tout servi parfois (souvent ?) avec un certain cynisme.

Plutôt qu'un long discours lacunaire, quelques morceaux choisis.

"Son aventure avec Laura lui paraissait, suivant les heures du jour, ou monstrueuse ou toute naturelle. Il suffit, bien souvent, de l'addition d'une quantité de faits très simples et très naturels, chacun pris à part, pour obtenir un total monstrueux."

"Mon coeur ne bat que par sympathie; je ne vis que par autrui; par procuration, pourrais-je dire, par épousaille, et je ne me sens jamais vivre plus intensément que quand je m'échappe à moi-même pour devenir n'importe qui".

"Le voyageur, parvenu au haut de la colline, s'assied, et regarde avant de reprendre sa marche, à présent déclinante, il cherche à distinguer enfin où le conduit le sinueux chemin qu'il a pris, qui lui semble se perdre dans l'ombre et, car le soir tombe, dans la nuit. Ainsi l'auteur imprévoyant s'arrête un instant, reprend son souffle, et se demande avec inquiétude où va le mener son récit."

"Avez-vous remarqué que, dans ce monde, Dieu se tait toujours ? Il n'y a que le diable qui parle. Ou du moins (...) quelle que soit notre attention, ce n'est que le diable que nous parvenons à entendre... Nous n'avons pas d'oreilles pour écouter la voix de Dieu."

des-livres-et-des-mots.gifLe tout est que nous ayions des yeux pour nous plonger dans les très riches lignes d'André GIDE.

Champittéraire.

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30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 00:14

Ca commence comme une étrange leçon d’anatomie. L’éclairage est faible. La salle vaste et froide. Le sol mou et épais amortit les bruits. Un silence religieux règne.

La salle du pan. Un nom bien bruyant pour un lieu si paisible. Des murs aux angles improbables, évoquant quelque cauchemar géométrique.

Et les prises. Multiples. Colorées. Difformes. Semblant extraites de méconnus traités de xénobiologie : foie de Vénusien, torturé et verdâtre. Estomac de Plutonien, enroulé et rosé. Langue d’Arcturien, d’un bleu profond.

L’imagination vagabonde d’une excroissance à l’autre, vogue d’une étoile à une comète, s’arrête sur une planète peuplée de puzzles colorés.

Un bruit métallique vient rompre le silence sidéral.
Pourtant nul vaisseau à l’horizon.
Un harnais.
Qui glisse lentement le long d’un justaucorps noir.
Cordes et mousquetons touchent le sol avec le doux cliquetis d’un bracelet déposé sur une table de nuit.

La silhouette avance entre les murs, qui semblent reculer avec respect. La vie qui palpitait au cœur des prises s’estompe face à la vibrante humanité qui vient d’entrer.

Le corps se plie une fois. Deux fois. Se détend. Mouvement de tête. Déroulement de doigts. La souplesse du chat.

Petit recul pour jauger l’adversaire.

Regard en coin, qui scrute et sourit.

La chasse peut commencer.

Foies, estomacs, langues, se recroquevillent face aux assauts des doigts impitoyables qui s’en saisissent.

Un appui. Une prise. Un appui. Une prise.

Le corps se tend et se détend, se balance et s’élance, suspendu entre les étoiles colorées qui constellent les murs.

La chasse s’adoucit car la proie est soumise, puis séduite.
La griffe se fait caresse.
La chasse se fait marche verticale, puis ballet.
Lent. Doux. Harmonieux.

La leçon d’anatomie est devenue leçon de danse.
Magistrale.

Par la grâce et la douceur d’un corps roulé-déroulé. D’un corps vivant. D’un corps vibrant. Qui d’un geste change un mur en horizon. Des prises en constellations.

Et qui d'un mouvement sait faire danser l'espace.

Champinterstellaire



Baudoin---femme-qui-danse-2.gif
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20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 00:09
"L'écrivain écrit ce qu'il peut, le lecteur lit ce qu'il veut."

Jose Luis BORGES

Borges.gif

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14 octobre 2007 7 14 /10 /octobre /2007 23:02
"Si vous avez des certitudes, c'est que vous êtes mal informés."

Manu LARCENET, qui n'est donc pas qu'un grand auteur de BD, mais un grand tout court.
Personne n'en doutait j'espère...

Mr-Patate-Larcenet.gif

 
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14 octobre 2007 7 14 /10 /octobre /2007 20:03
Pilote-de-guerre.jpgMonsieur de ST-EXUPERY.

Si vous m'aviez bien piégé avec Courrier Sud, j'avoue que cette fois vous ne m'avez pas menti.

Voilà enfin un vrai livre de guerre.
Plein de sueur.
De vrais hommes.
De violence.

...

Personne ne me croit, je suppose.
A raison.

Mr de ST-EXUPERY, vous avez su tirer de la guerre et de son absurdité toutes les leçons essentielles.
Celles que tous vos semblables auraient dû tirer.
Celles que l'Histoire devraient nous enseigner.
Nous enseigne.
Mais que la plupart d'entre nous ne veulent pas entendre.

"On sacrifie les équipages comme on jetterait des verres d'eau dans un incendie de forêt."

"Ici, dans le bureau du commandant, la mort ne me paraît ni auguste, ni majestueuse, ni héroïque, ni déchirante. Elle n'est qu'un signe du désordre. Un effet du désordre. Le Groupe va nous perdre, comme on perd des bagages dans le tohu-bohu des correspondances de chemin de fer."

Lucidité, toujours.
Désespoir, pas vraiment.
Car une lueur brille toujours au loin.

"J'ai toujours goûté la magie d'un village qui rêve tout haut, par la voix d'un seul chien de garde, dans la nuit claire."

"Que vienne la nuit pour que se montre à moi quelque évidence qui mérite l'amour ! Pour que je pense civilisation, sort de l'homme, goût de l'amitié dans mon pays. Pour que je souhaite servir quelque vérité impérieuse, bien que, peut-être, inexprimable encore..."

L'amertume demeure toutefois. Domine. Jusqu'au bout.

"Demain, nous ne dirons rien de plus. Demain, pour les témoins, nous serons des vaincus. Les vaincus doivent se taire. Comme les graines."

Celle que vous plantez dans nos esprits, Mr de ST-EXUPERY, feront-elle croître les fleurs de l'espoir ou de l'oubli ?

Qu'elles se plantent en tout cas dans le plus d'esprits possibles...

Champittéraire.






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13 septembre 2007 4 13 /09 /septembre /2007 07:17
Auberge-de-la-bande-dessin--e.gifNul ne s'étonnera, je pense, du fait qu'un tel titre ait pu m'intéresser.
Et c'est sans doute parce qu'elle me connaît grâce à la bande dessinée que Jany m'a fait découvrir ce livre.

L'auberge de la bande dessinée.

Allen SAY, auteur et illustrateur japonais, a choisi une orthographe occidentale pour se (re)présenter. Sans doute suite au voyage aux Etats-Unis qu'il entreprend à la fin de l'ouvrage.

Pour l'heure, il vient frapper à la porte de "l'auberge de la bande dessinée", où travaillent Sensei, le "maître" de la bande dessinée du moment, et Tokida, son brillant élève, qui a fui le foyer familial pour se consacrer à sa passion.

Noro Shinpei ("soldat lent", le nom du héros) entre lui aussi dans le métier presque clandestinement, la carrière de dessinateur de bande dessinée n'étant à l'époque pas vraiment bien vue par les parents "sérieux et réalistes"...

Allen SAY déroule ainsi au fil des pages une histoire fortement autobiographique, où se mêlent tour à tour passion (pour son art), découragement (il se sent nettement moins doué que Tokida), difficultés (pour parfaire son dessin, sculpter, peindre...), et incompréhension des autres. Délicate place de l'artiste dans une société trop ancrée dans la réalité.

"Un bon policier est un homme qui pense que tout le monde est criminel. Un mauvais policier est un homme qui regarde tous les artistes comme des criminels."

L'apprentissage suivra bien des voies : celle de l'énergie partagée par Sensei ("C'était formidable de voir Sensei examiner un dessin. Il le regardait  avec gourmandise. C'était comme voir quelqu'un manger une pêche mûre"), celle ouverte par les peintres occidentaux ("Delacroix dit qu'un artiste doit être capable de dessiner un homme tombant du toit d'un opéra, et de l'avoir fini au moment où l'homme s'écrase au sol"), et celle à jamais béante à cause de la bombe atomique ("Je détestais ces B-29. Et tu te rappelles ces Gunnman noirs qui volaient si bas en nous mitraillant ? C'est drôle, mais j'ai toujours cru que les Américains étaient des avions. Je n'ai jamais pensé que c'était des hommes").

des-livres-et-des-mots.gif
L'occasion, pour une fois, de passer derrière les cases, derrières les pinceaux, et de partager les élans et les abattements de ces faiseurs de rêve.

Champimages...
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10 septembre 2007 1 10 /09 /septembre /2007 23:46
"L'hippopotame représente à mes yeux l'inertie et la colère, quelque chose qui ne bouge pas au gré du vent, l'éthique peut-être..."

Philippe CORCUFF

Hippopotame.jpg

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9 septembre 2007 7 09 /09 /septembre /2007 22:42
Le-Principe-de-Peter.jpg Notez l'importance de la majuscule.
Ainsi, alors que je lisais cet ouvrage dans le train, mon voisin, d'une huitaine d'années, remuant mais gentil, se penche pour voir le titre, puis se retient d'éclater de rire, va voir son frère assis un peu plus loin, et lui souffle "le monsieur lit un livre qui s'appelle Le Principe de peter".
Comme quoi, tout tient à une lettre...

Donc, le Principe de Peter se voudrait être la mise au propre, par Raymond HULL, des notes universitairo-sociologiques de Laurence J. PETER.
La théorie de ce brave homme est que toute personne, au sein d'une entreprise, association, strucuture, peut gravir les échelons jusqu'à atteindre son "niveau d'incompétence".
Bref, que la plupart des gens sont incompétents pour les tâches qui finalement leur incombent. Je réduis, mais le message est là.

Cela faisait bien longtemps que j'entendais parler de ce livre.
Déception. Car difficile de le lire au second degré.
Un ensemble d'exemples mis bout-à-bout en guise de théorie.
Quelques passages aux relents racistes ou machistes.
Certes, le propos à plus de 40 ans. Mais tout de même.

Nous retiendrons toutefois quelques phrases amusantes, et une liste "d'indices médicaux du dernier poste."

"Wellington, parcourant la liste des officiers qu'on lui donnait pour la campagne de 1810 au Portugal, s'exclama : "J'espère que lorsque l'ennemi prendra connaissance de cette liste de noms, il tremblera autant que moi"."

"Vous avez déjà entendu une infirmière dire "Réveillez-vous, vous devez prendre votre somnifère"."

Quant aux "indices médicaux du dernier poste", en voici la liste. A vous de trouver les définitions qui vont avec...

1) Tabulologie anormale
2) Phonophilie
3) Papyrophobie
4) Papyromanie
5) Classophilie
6) Gigantisme tabulatoire
7) Tabulophobie
8) Rigor cartis
9) Syndrome de la balançoire
10) Inertie rigolatoire

Champrincipe
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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 23:30
Cugel-l-astucieux.jpgDe bouquiniste en bouquiniste, j'ai accumulé au fil du temps bon nombre de romans de "science-fiction" (je prends des pincettes pour manier ce terme, comme me l'a appris mon ami Emeric), d'heroic fantasy, de fantastique... bref, mais premières amours littéraires, ne ricanez pas.

Bien qu'ayant ouvert (et même lu !) la plupart des ouvrages de ma bibliothèque, je redécouvre parfois un titre oublié.

Cugel l'astucieux, du célèbre Jack VANCE, en fait partie.

Rien de très original ou exaltant à la lecture de cet ouvrage qui a plutôt mal vieilli - simple suite de péripéties où les situations sont rapidement répétitives.

Toutefois, je ne pouvais manquer de vous présenter la couverture originale française - de grand art criard comme on savait si bien le faire à l'époque, c'est-à-dire dans les années 1966.

Et je dois également rendre justice à l'auteur qui, parfois, au détour d'un passage, sait distiller quelques onces de bon sens, voire de philosophie.

"Je bois du vin, bien que je ne sois pas sûr de vivre assez longtemps pour être saoul. Crois-tu que ça me décourage ? Non ! Je rejette l'avenir ; je bois maintenant, je me saoulerai suivant les circonstances."

"L'univers ne donne aucun signe de stabilité. Tout fluctue, revient par cycles, monte et descend ; tout est sujet à variations. Mes prix, qui s'identifient au cosmos, obéissent aux mêmes lois et varient selon le désir plus ou moins impérieux du client."
des-livres-et-des-mots.gif
Bon, je ne m'attarderai pas davantage sur le sujet...

Champilesttempsdechanger
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17 août 2007 5 17 /08 /août /2007 16:36
Le-chat-qui-parlait-dindon.GIFJim Qwilleran, dit Qwill, travaille de la plume - et assurément du chapeau - pour le Quelque chose du Comté de Moose, journal d'une méconnue région étasunienne située à "600 km au nord de tout".

Amateur de littérature, de bons mots, de sandwiches, et de la vie de son petit comté, il est surtout passionné par ses deux chats, Koko et Yom-Yom, deux magnifiques siamois.

Intelligents, sensibles, et gentiment caractériels, les deux matous partagent avec leur maître l'amour des livres, et ne manquent pour rien une séance de lecture avec lui.

Koko, de surcroît, semble doté d'un xième sens, et pousse de lugubres hurlements lorsqu'une mort violent se produit à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde - il est étonnant qu'il ne miaule d'ailleurs pas plus que cela, à la réflexion...
On lui découvrira de nouvelles capacités dans ce 26ième roman de Lilian JACKSON BRAUN ... qui a à son actif près d'une trentaine de Le chat qui... ! Romans qu'elle écrit depuis 1966, elle qui est née en ... 1916 ! Je vous laisse calculer l'âge du capitaine, de ses artères et de ses neurones.

Toujours est-il que son ton est très léger, frais, et même si l'histoire n'est pas très épaisse - une ville fête ses 150 ans, une autre ses 200 ans, et un cadavre est retrouvé dans un champ... - , personnages et situations ont un corps et une saveur que l'on ne peut qu'apprécier, le tout mâtiné d'une pointe de non-sens très british.
"Il leur tendit la carte et murmura sur un ton de conspirateur :
_ Evitez le curry d'agneau à moins que vous ne vouliez vivre dangereusement.
"

Le bon sens le plus élémentaire n'est toutefois pas oublié : "Pourquoi réclamer votre dîner à grands cris ? Contentez-vous de regarder votre assiette vide."

Et la société est assurément parfaitement observée... "Avez-vous déjà vu un animal aussi curieux ? Son cou est trop long, sa tête trop petite, ses yeux trop grands, son corps hors de toute proportion. On dirait qu'il a été dessiné par un comité."
des-livres-et-des-mots.gif
L'animal en question n'est bien sûr pas un chat... mais celui qui lui tient compagnie sur la couverture.
Pas celle du lit, s'entend...

Champittéraire.
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