
Il arrive, parfois, par imprudence, que je me retrouve presque sans lecture alors qu'un voyage en train ou un moment d'attente s'annonce.
Je dis presque parce qu'un magazine en cours de lecture ou l'abondante - et bien souvent assommante - presse syndicale trainent toujours au fond de mon sac.
Toutefois, ma gourmandise bibliophage me pousse souvent à chercher un nouveau magazine - que je ne lirai qu'en partie, bien sûr, et déposerai religieusement sur une étagère en me jurant de le terminer sous peu.
Mais jeudi soir dernier, bousculant mes habitudes, et frappé par une triste évidence, j'ai délaissé la maison de la presse pour laisser mes pas me porter vers
Les Kiosques, l'incontournable bouquiniste toulonnais (le point central se trouvant en face du cinéma
Le Royal, autre lieu incontournable de Toulon).

La triste évidence, c'est que je n'avais pas, dans ma bibliothèque, de roman de
Philippe K DICK. Grosse lacune. Que j'ai donc réparée, en prenant ce qui se trouvait chez le Bouquiniste.
Voici donc un ouvrage de plus sur les étagères déjà surchargées de mon arche bibliophile.
Simulacres
Ceux qui connaissent un peu le bonhomme trouveront que le titre colle à la perfection aux univers qu'il a développés.
Outre les différentes couvertures dont le livre a pu bénéficier (jeu : quelle est la version que j'ai trouvée chez mon bouquiniste ?), je tenais à vous faire partager quelques extraits qui, malgré leur âge presque canonique (le livre ayant été écrit en

1964), sont d'une actualité redoutable.
"
Il était l'un des "radicaux" de l'Abraham Lincoln, de ceux qui voulaient abolir l'école primaire de l'immeuble et envoyer les enfants dans une école publique, où ils se trouveraient exposés à la compagnie des enfants d'autres bâtiments (...) Quelle expérience enrichissante ce serait ; leurs enfants découvriraient que les gens des autres immeubles n'étaient pas différents d'eux. Les barrières entre les occupants de tous les appartements seraient abattues et une ère de compréhension mutuelle s'établirait."

"
Le puissant cartel allemand avait imposé au monde entier l'idée de pharmacothérapie des maladies mentales ; il y avait une fortune à se faire dans ce domaine. Et, en corollaire, les psychanalystes étaient déclarés officiellement charlatans."
Dire que je n'en suis qu'à la page 36... Preuve, s'il en fallait, que les romans d'anticipation des années 60-70 trouvent bien souvent aujourd'hui la cruelle réalisation de leurs prophéties...
Nous avons dû rater quelque chose à un moment donné..
Champittéraire