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PrÉSentation

  • : La Tanière du Champi
  • : La Tanière du Champi se veut un lieu où l'on se sent bien pour lire (surtout des BD !), discuter, jouer... Au gré des humeurs, lectures, heures de jeu, j'essaierai de vous faire découvrir tout ce qui se cache sur les étagères poussiéreuses de ce petit mo
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Cases dans le vent

Vous n'êtes pas sans savoir que, depuis quelques mois, je rédige des biographies d'auteurs de BD pour des l'encyclopédie en ligne des Editions Larousse.

Afin de vous permettre de retrouver plus rapidement l'ensemble de mes contributions, je vais essayer de les lister ici dans l'ordre de leur parution.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me laisser vos avis !

Champi à tout vent

David B. - Edgar .P. JACOBS - Bob de MOOR - Benoît PEETERS - François SCHUITEN - René GOSCINNY - Astérix - Manu LARCENET - HERMANN - Robert CRUMB - Osamu TEZUKA  - Jean-Pierre GIBRAT -





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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 18:44
L'ivresse du kangourou et autres histoires du bush*

"A ce stade, Les ne gênait personne à Walgett, et si Benny voulait entretenir un relation singulière avec un kangourou, ça ne regardait que lui. Personne n'allait s'y opposer.

Mon père et moi étions devenus bons amis avec Benny et nous l'aidions souvent à attraper son animal et à le ramener chez lui. C'était une activité palpitante qui me procurait un grand plaisir, surtout que le kangourou ne frappait jamais personne d'autre que Benny."

"Quand nous avons laissé Benny, il avait enveloppé Les dans une couverture et lui appliquait des compresses humides sur le front, si tant est que les kangourous aient une front."

"Je me faisais donc étrangler et noyer en même temps, après avoir été à moitié assommé. Tout cela au nom du sauvetage en mer."

Kenneth COOK

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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 20:47
Mémoire Tampon

Objet profondément rattaché à l'enfance (qui ne s'est jamais badigeonné avec plaisir les mains de l'encre noire ou bleue qui faisait naître par magie des formes sur nos feuilles volantes et cahiers d'écoliers ?), le tampon occupe une place de choix dans la création artiste contemporaine.

Popularisée par Vincent SARDON, grand Tampographe s'il en est, cette petite imprimerie se prête à tous les désirs et tous les délires de ceux qui la façonnent : mots, images et entre-deux se multiplient à l'envie et tapissent le moindre espace vide.

En utilisant des pochoirs et surtout une infinie patience - et tout autant de précision - Gianpalo PAGNI - que j'avais découvert sans le savoir dans Le Tigre - a composé, dans Mémoire Tampon, une collection de formes plus ou moins abstraites, plus ou moins narratives, pour faire écho aux souvenirs d'élèves avec lesquels il a mené des ateliers créatifs.

"Je me souviens", écrivait PEREC.

A leur tour les lycéens se souviennent, du plus grave au plus anecdotique, du plus drôle au plus sombre, en courtes phrases gravées dans la matière : "Je me souviens du pull rose fuchsia tricoté par ma grand-mère pour mes six ans", "Je me souviens du regard joyeux de mon frère quand il m'a vu arriver dans sa chambre d'hôpital. J'avais peur qu'il ne me reconnaisse pas...", "I remember that worms used to be my friends".

A ces bouteilles lancée sur la mer du passé répondent - sans que l'on puisse jamais les apparier - des compositions de l'artiste : une foule, une nébuleuse, une route sous un soleil rouge, un cornet de glace, un étrange véhicule, un labyrinthe...

Pas deux pages identiques, peu de formes reprises, une infinité d'agencements simplement hypnotiques ou profondément bavards : que danse ce mur de briques anthropomorphe ? Cette tache rouge va-t-elle m'engloutir ? Pourquoi semer des bulles au vent à l'envers, et surtout comment ?

Autant de non-questions poétiques qui n'attendent pas de réponse mais qui nous guident de page en page sur les voies non balisées de la création : hasard, accidents, expériences imprévues ne se cachent pas et donnent corps presque en direct à l'inspiration du moment, un peu comme si sous nos yeux PAGNI répétait son geste de l'intimité de l'atelier à celle du livre.

Le geste, oui, sans doute le maître-mot de cette mémoire incarnée : nous en guettons le souvenir, à peine figé dans les répétitions, les décalages, les superpositions, les légères failles.

Poésie de l'accident, magie de l'itération, admiration devant le génie et l'ingéniosité.

Je me souviens des tampons de mon enfance et des histoires qu'ils inventaient bien malgré moi.

Il est temps de renouer avec tout ça.

Champimages qui se combinent.

Mémoire Tampon
Mémoire Tampon
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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 23:36
forêt-wood

Ça sonne comme une évidence, entre écho, répétition et Harraps.

Ça a même un petit air de Robin des Bois caché au fond des... bois, justement.

forêt-wood

forêt-wood

Ça claque comme un ping-pong contre les troncs, et les noms sur la couverture ne manquent pas de le rappeler : Olivier DOUZOU se cogne d'un côté, José PARRONDO se cogne de l'autre, les pics-verts sont de sortie sur la page blanche.

"Il y a deux sortes d'arbres : les hêtres et les non-hêtres", sourit Raymond QUENEAU en préface.

A n'en pas douter, ce livre coloré ne compte que des hêtres parmi ses habitants : baudruchum, culbutus, sylva vartanus... Impossible de perdre son latin dans la forêt dessinée par les deux facétieux botanistes-dessinateurs qui prennent un malin plaisir à inventer(dans les deux sens du terme) pour nous les espèces les plus inattendues, tantôt poétiques tantôt drôles.

Les jeux de mots vont bon train sur cette aire d'arbrissage et les arbres en voient de toutes les couleurs dans cet arbrier (l'herbier des arbres ?) loufoque, décalé, et foncièrement ingénieux.

Des mots (et de leurs jeux !) naissent les troncs, branches et feuillages prêts à composer les forêts les plus improbables :

arbor lemona : arbre à six troncs

bavardus : palarbre

erratum folium inversum : feuille qui porte ses arbres

Chaque nouveau nom est une invitation au voyage (en forêt) et à l'errance (au pays des mots).

Assurément les deux auteurs s'en sont donné à cœur joie pour composer cette sylve colorée : crayons (de bois, bien sûr), pastels gras comme des feuilles gorgées d'eau, plume rare parfois, mais surtout, surtout, des idées à chaque coin de forêt.

Leur plaisir est communicatif, leur art de la science poétique sans limite et, une fois le livre fermé, la bal(l)ade continue tant les nouveaux noms, les nouvelles formes dansent dans nos esprits émoustillés par tant de créativité.

En prime le livre-objet (non, ce n'est pas un gros mot !), comme souvent chez le Rouergue, est de parfaite facture : impeccable pour une prise en main en toute sensualité, entre taille, forme et texture, il génère une exquise bulle d'intimité dont la douceur veloutée n'est pas sans rappeler celle de certaines écorces.

Un livre tout autant beau que malin qui, ne vous fiez pas aux apparences, ne doit pas se cantonner aux étagères estampillées "jeunesse".

Il n'y a pas d'âge pour apprécier la beauté de l'humour poétique.

Champimages qui poussent bien

forêt-wood
forêt-wood
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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 09:03
Carte enjouée

"Quand un pilote consulte une carte, il fait un acte de foi : il affirme la foi d'un homme en d'autres hommes ; une carte est un symbole de confiance et d'espoir. Ce n'est pas comme une page imprimée, couverte de mots ambigus et artificiels qui, dans l'esprit du lecteur le plus crédule - et même parfois de leur auteur -, peuvent toujours donner matière à une certains suspicion.

Une carte vous dit : "Lis-moi attentivement, suis-moi fidèlement, ne doute pas de moi." Elle dit : "Quand tu me tiens dans le creux de ta main, c'est la terre que tu tiens. Sans moi, tu es seul, tu es perdu."

Et c'est la stricte vérité. Si toutes les cartes du monde étaient détruites et anéanties sous l'empire d'une volonté malfaisante, tous les hommes redeviendraient des individus aveuglés par leur isolement, les villes seraient coupées les unes des autres, et les bornes n'indiqueraient plus que des directions inutiles, qui ne mèneraient à rien.

Pourtant une carte, lorsqu'on la regarde, qu'on la sent, qu'on parcourt ses lignes du doigt, n'est qu'un objet froid et terne, sans humour, né d'un compas et d'une planche à dessin. Le contour de cette côte, ce tracé anguleux fait à l'encre écarlate, ne nous montre ni le sable, ni la mer, ni les rochers ; il ne nous parle pas du marin qui s'est lancé toutes voiles dehors sur des mers encore vierges, pour léguer à la postérité une information inestimable maladroitement dessinée sur une peau de mouton ou une tablette de bois. Pour un regard inattentif, cette tache brune représente tout simplement une montagne, mais pour l'escalader, il se peut que vingt hommes, ou dix, ou un seul, aient risqué et donné leur vie. Ici il y a une vallée, là un marécage, et là un désert ; et ici il y a une rivière, dont le tracé a été pour la première fois marqué par les pieds écorchés de quelque individu audacieux, guidé par sa curiosité comme un crayon dans la main de Dieu.

Vous avez votre carte en main. Dépliez-la, utilisez-la, puis jetez-la si vous voulez. Ce n'est qu'un morceau de papier. Ce n'est que du papier et de l'encre, mais si vous y réfléchissez un peu, si vous y pensez un instant, vous constaterez que ces deux substances se sont rarement conjuguées pour fabriquer un document aussi modeste, et pourtant aussi révélateur d'entreprises téméraires et de conquêtes historiques."

Beryl MARKHAM, Vers l'Ouest avec la nuit.

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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 13:53
Le Grand Show des petites choses

" Objets inanimés avez-vous donc une âme ? " s'interrogeait Raymond DEVOS, avant de nous prouver, rhétorique et preuves improbables à l'appui, que la réponse était "oui".

En digne successeur de feu le motgicien, Gilbert LEGRAND s'est penché sur ces petits objets encombrant nos tiroirs, placards et débarras et a constaté qu'ils bouillonnaient d'une vie insoupçonnée.

Mieux, il a su leur donner les coups de pouces nécessaires (soudures, couleurs, poses) pour leur permettre d'enfin se montrer au grand jour comme ils l'ont sans doute toujours rêvé : en action.

Robinets patineurs, brosses pressées, écrous volants, bouchons danseurs... Ca s'agite dans la quincaillerie, avec une inventivité sans limites et des surprises à chaque page.

Chaman autant que poète, Gilbert LEGRAND nous dévoile, dans son Grand Show des petites choses, la vraie vie des objets dès que nous avons le dos tourné.

Qu'on se le dise, nous ne regarderons plus du même oeil ces colocataires silencieux qui, par bien des aspects, ne nous ont jamais autant ressemblé.

Champimages en liberté

Le Grand Show des petites choses
Le Grand Show des petites choses
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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 10:59
Boire les paroles et manger les mots

Pas de quoi en faire tout un plat de ce Kochbuch, vraiment ?

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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 10:53
Les paroles s'envolent, les écrits aussi

APOLLINAIRE avait ses Alcools, SNOOP DOG a son Rolling Words.

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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 09:33
Les Supercheries Littéraires

Comment prouver que les critiques ne savent pas lire ?

Comment créer un auteur trash ?

Comment écrire un livre choc sur l'immigration ?

Comment éditer un manuscrit qui n'existe pas ?

Longue est la liste de questions soulevées par cette série de très courts métrages léchés en quelques traits quasi signalétiques et un piano très rythmé.

Le tout porté par l'inimitable voix de Jackie BERROYER.

Les Supercheries Littéraires, une dizaine de petites leçons sans prise de tête, teintées d'humour, et qui rappellent combien il faut éviter de tout prendre au sérieux.

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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 18:24

Comment attirer le wombatTrès bonne question que nous pose là Will CUPPY : en effet, on a beau jeu de vouloir avoir chacun son wombat chez soi, domestique, affable, fouisseur, mais encore faut-il l'avoir attrapé car, contrairement à ce que l'on pense, ces gros rongeurs ne courent pas les rues.

 

Heureusement, donc, que Will CUPPY se pencha sur le sujet, et pour le coup sur bien d'autres, car Comment attirer le wombat ne parle pas QUE de wombat, et c'est un bonus. A travers neuf parties, quelques préface, postface, intermèdes et bonus, l'auteur nous entraîne dans les recoins les plus secrets de la zoologie. Son érudition sans limites nous offre, en prime, une nouvelle et bien plus pertinente classification du monde animal que celle que l'on peut trouver dans les tellement conventionnels ouvrages universitaires ! Jugez plutôt :


- les mammifères pour débutants

- les mammifères évolués

- les mammifères problématiques

- plaisirs de la vie dans l'étang

- les pieuvres et ce genre de bestioles

- insectes pour tous

- insection optionnels

- les oiseaux qui ne peuvent même pas voler

- les oiseaux incapables de chanter et qui le savent

 

Alors ? Le monde animal ne vous semble-t-il pas soudain moins mystérieux et plus accessible ?

 

Pour le cas où vous douteriez des compétences et références de l'auteur sur le sujet, les innombrables notes de bas de page devraient vous rassurer, car tout le monde sait que ces petites lignes numérotées sont une garantie de sérieux, non ? (ou de l'utilisation de certains engins propres aux héros de Jasper FFORDE, j'en conviens).

 

Bon, rien de tels que deux ou trois exemples pour étayer une démonstration (voyez comme la démarche scientifique de l'auteur transcende mon écriture !!) :

 

"La grenouille est un vertébré de la classe des amphibiens, mais elle ne le sait même pas."

 

"A cause de sa taille, les anciens considéraient l'autruche comme partiellement quadrupède, même si elle n'a que deux pattes. Il est certes possible de voir un bipède comme un demi-quadrupède, si vous avez cette tournure d'esprit, mais l'hypothèse ne tiendra pas sur le long terme. Afin de régler le problème, Aristote examina de près une autruche et déclara : "Elle diffère d'un quadrupède en cela qu'elle porte des plumes". Je suppose qu'il a dû avoir une sorte d'illumination."

 

"Les hommes préhistoriques s'intéressaient beaucoup aux salamandres, mais ils ne pouvaient pas écrire d'articles à leur sujet."

 

Vous trouvez que cela fleure trop le nonsense et l'absurde ? Mais à quoi vous attendiez-vous de la part d'un auteur publié par les Nouvelles Editions du Wombat ? On se demande d'ailleurs bien d'où peut venir le si joli et si exotique petit nom de cette maison d'édition...

 

Une nouvelle découverte permise par Yves F., de  Fluide Glacial, précieux érudit de l'humour introuvable.

 

Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai un terrier à consolider...

 

Champi qui fouisse.

 



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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 07:03

Dans le terrier du lapin blancCela faisait un moment que je ne vous avais pas parlé littérature. Il a fallu que le prix littéraire des lycéens et apprentis de la région PACA s'en mêle pour que je me remette en selle, à dos de ... lapin, excusez du peu.

 

"Certaines personnes disent que je suis un garçon précoce. Surtout parce qu'elles croient que je suis trop petit pour savoir les mots difficiles. Mais j'en sais plusieurs, par exemple : sordide, néfaste, impeccable, pathétique et foudroyant. En réalité il n'y a pas beucoup d'adultes qui disent que je suis un garçon précoce. Le problème, c'est que je n'en connais pas beaucoup, au maximum treize ou quatorze, dont quatre disent que je suis un garçon précoce, ou que je fais plus grand que mon âge. Ou au contraire, que je suis trop petit pour ce genre de choses. Ou, au contraire du contraire, que je suis un nain. Mais je ne pense pas être un garçon précoce. A vrai dire, j'ai un truc, comme les magiciens, qui sortent des lapins de leur chapeau, sauf que je sors des mots du dictionnaire."

 

Ainsi se définit le petit Tochtli, élevé par son père aux mains pleines de bagues et son précepteur à la tête pleine d'idées bizarres, dans une grande maison au coeur d'une grande forêt quelque part en Amérique latine.

 

"En tout cas, si je suis sûr d'une chose, c'est d'être un mec. Par exemple : je ne passe pas mon temps à pleurer, sous prétexte que je n'ai pas de maman."

 

Rares sont les touches féminines dans l'univers du petit garçon : elles se limitent à Itzpapalotl, la servante du "palais", et Quecholli, aux longues jambes, au regard silencieux, et aux visites répétées, souvent pour s'isoler avec Mitzli, comme l'appelle son fils.

 

Seul enfant à des lieues à la ronde, Tochtli a beaucoup de temps pour lui et pour l'ennui, mais cela lui permet de se consacrer à certaines de ses passions : les chapeaux (il en a toujours un sur la tête), le Japon (dont Mazatzin lui parle souvent pendant les leçons), et les animaux (l'immense jardin abrite une vaste ménagerie), plus particulièrement les hippopotames nains du Libéria ("Je l'ai marqué sur la liste des choses que je veux"). Chacun ses hobbies.

 

D'autant plus nécessaires pour ce petite garçon dans ce grand palais que la violence le cerne souvent, et qu'il a beau être un "vrai mec", ce n'est pas tous les jours faciles à endurer.

"En comptant les morts, je connais plus de treize ou quatorze personnes. Au moins dix-sept, et même plus. Une bonne vingtaine. Mais les morts ne comptent pas, parce qu'ils ne sont pas des personnes, les morts sont des cadavres."

 

Dans le terrier du lapin blanc nous entraîne sur les pas d'un jeune garçon pris dans un monde d'adultes et de tensions qui le dépasse, qui l'attire, et qui lui a surtout façonné un étrange regard sur les hommes et les événements : curiosité, détachement, étrangeté.

Pas pour son goût pour les chapeaux ou son intérêt pour les hippopotames nains du Libéria, mais pour ses mots et phrases décalés par l'intermédiaires desquels il rend compte des rencontres, des propos, des images qui s'immiscent dans son palais et lui donnent à imaginer le monde extérieur.

 

Enfant bulle à l'imagination débordante, Tochtli ne voit et ne comprend rien comme nous : par ses yeux, par ses mots, Juan Pablo VILLALOBOS nous offre un point de vue décalé sur le monde, porté par un style direct, imagé, fort, et drôle.

Capable de nous faire sourire en évoquant des cadavres ou de sordides trafics, de nous faire voyager par l'amalgame des pensées souvent chaotiques de son petit héros.

 

"Je connais beaucoup de muets, trois. Parfois, quand je leur adresse la parole, on dirait qu'ils vont parler et ils ouvrent la bouche. Mais ils restent silencieux. Les muets sont mystérieux et énigmatiques. Le problème, c'est qu'à cause de leur silence ils ne peuvent pas donner d'explications. Mazatzin pense le contraire : il dit que le silence apprend un tas de choses. Mais ça, se sont des idées de l'empire du Japon, qu'il aime beaucoup. A mon avis, le truc le plus énigmatique et mystérieux du monde, c'est un muet japonais."

 

Grâce à son étrange personnage, l'auteur nous livre un conte presque philosophique sur les terribles conséquences que peut avoir la folie d'un homme, des hommes.

Le terrier est un peu en chacun d'entre nous. Le tout est de savoir quand, et surtout comment, le lapin blanc finira par en sortir.

 

Champittérature.

 



 


 


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