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PrÉSentation

  • : La Tanière du Champi
  • : La Tanière du Champi se veut un lieu où l'on se sent bien pour lire (surtout des BD !), discuter, jouer... Au gré des humeurs, lectures, heures de jeu, j'essaierai de vous faire découvrir tout ce qui se cache sur les étagères poussiéreuses de ce petit mo
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Cases dans le vent

Vous n'êtes pas sans savoir que, depuis quelques mois, je rédige des biographies d'auteurs de BD pour des l'encyclopédie en ligne des Editions Larousse.

Afin de vous permettre de retrouver plus rapidement l'ensemble de mes contributions, je vais essayer de les lister ici dans l'ordre de leur parution.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me laisser vos avis !

Champi à tout vent

David B. - Edgar .P. JACOBS - Bob de MOOR - Benoît PEETERS - François SCHUITEN - René GOSCINNY - Astérix - Manu LARCENET - HERMANN - Robert CRUMB - Osamu TEZUKA  - Jean-Pierre GIBRAT -





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10 août 2010 2 10 /08 /août /2010 09:24

Date d'expirationAccumuler des livres comme je sais si bien le faire signifie qu'il me faut ensuite parfois attendre des années avant d'en lire certains ... L'avantage est toutefois que cela me permet de toujours trouver sur mes étagères le livre qui conviendra le mieux au moment présent !

 

N'allez toutefois pas penser, à la lecture de la couverture ci-contre, que je sens ma dernière heure venue...

En fait, Date d'expiration est un petit pavé de littérature fantastique qui attendait le bon moment. Et quel meilleur moment que l'été pour s'attaquer à plus de 500 pages ?

 

Me voilà donc de nouveau plongé dans un de ces univers complexes et détaillés dont Tim POWERS a le secret.

 

Soit un jeune garçon élevé pour être la réincarnation d'un messie hindoux. Des jumeaux qui ont toujours pu terminer les phrases commencées par l'autre, et qui ont vu leur père mourir loin au large. Un clochard manchot avide de fantômes. Une obèse tournant des reportages sur les phénomènes paranormaux et fumant des cigarettes au clou de girofle. Et Thomas Alva EDISON, rien que ça ...

Le tout sur fond de Alice au pays des merveilles, quelque part sur la côte ouest des Etats-Unis...

Et j'allais oublier Harry HOUDINI, la sorcellerie mexicaine, les centrales nucléaires, et le Queen Mary !

 

OK, je n'en jette plus !

Les ingrédients sont nombreux, mais la recette, longue et difficile à réaliser, est excellente.

Donc les fantômes existent, et certaines personnes y sont sensibles. Et parmi elles, certaines s'en nourrissent... Alors quand deux fantômes très puissants refont surface dans un même périmètre, tout ce petit monde s'affole, qu'il le veuille ou non : poursuites, (en)quête, énigmes, et interpénétrations entre le monde réel et le monde éthéré, entre le présent et le passé, émaillent le parcours de trois héros à la merci des forces surnaturelles, et de quelques puissants qui s'adonnent au dernier plaisir à la mode : la consommation de fantômes.

 

Avec talent, culture et inventivité, Tim POWERS déroule un récit haletant presque aussi bon que Les Voies d'Anubis - dont je n'ai plus qu'un lointain souvenir, pourtant, et que je relirai volontiers d'ici ... quelques années !! -, et tricote Histoire et croyances en un canevas difficile à démêler, et donc particulièrement captivant. Les premiers chapitres peuvent paraître incompréhensibles, mais ils ne sont que l'écho des différents niveaux de réalité, ou tout au moins de perception, qui se superposent.

 

Et quand vous saurez que les fantômes de POWERS sont friands de palindromes, vous comprendrez mon intérêt décuplé pour ce roman sans prétention qui, bien qu'édité dans ces collections que beaucoup ne regardent que du bout des doigts, est un bienvenu remue-méninge.

 

Champi à bout de souffle

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 19:46

Le locataire chimériqueLa petite présentation que j'ai faite de la foisonnante oeuvre de Roland TOPOR m'a permis de découvrir certains de ses textes, dont Le locataire chimérique.

 

Paru en 1964, ce roman fait partie des oeuvres Panique (notez la majuscule !) de l'auteur.

En deux mots, Panique est un groupe/mouvement que TOPOR crée en 1962 avec  Fernando ARRABAL, Alejandro JODOROWSKY et Jacques STERNBERG. Placé sous l'égide du dieu Pan (comme son nom l'indique), Panique est difficilement définissable en peu de mot... Disons qu'il s'agit d'une sorte de bouillonnement souvent dérangeant, à contre-pied, et par essence ... difficilement définissable (sic). Je pense que vous me suivez...

 

Quelques mots sur Le locataire chimérique vous permettront peut-être d'avoir un meilleur aperçu de tout cela, même si le mieux, en tout logique, serait encore.. de le lire ! Sans parler du plaisir de plonger dans TOUTE l'oeuvre de TOPOR, même si une vie entière n'y suffirait pas...

 

Trelkovksy est en passe de perdre son appartement. Coup de chance, un de ses amis en connaît un autre (d'appartement) qui se libère. L'affaire est donc presque dans le sac.

Mais la concierge n'est pas commode. Trelkovsky sait arrondir les angles.

Mais M. Zy, le propriétaire, n'est pas commode. Il marchande. Trelkovsky ne se laisse pas faire.

Mais la précédente locataire a fortement marqué l'appartement. Trelkovsky joue les curieux.

Mais de l'appartement on peut voir les toilettes situés sur le palier de l'immeuble de l'autre côté de la cour. Et là, il s'y passe des choses plus qu'étranges...

 

Difficile d'en dire plus sans déflorer le roman.

L'inattendu et le bizarre sont au rendez-vous, à travers des voisins particulièrement hostiles aux bruits, d'étranges échos du passé, ou des comportements du héros que lui-même a bien du mal à comprendre...

 

Que se passe-t-il vraiment rue des Pyrénées ?

 

Pour la petite histoire, Roman POLANSKI a adapté ce roman en 1976, sous le titre Le Locataire. A voir peut-être...

 

Champimérique

 

 

 

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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 16:01

La MolvanieAprès vous en avoir donné un petit aperçu l'autre jour, voici une présentation un peu plus complète de l'excellent guide de La Molvanie , "le pays que s'il existait pas, faudrait l'inventer".

Réalisé par les téméraires et sans doute sous hallucinogènes globe-trotteurs des guides de voyage Jetlag, cet indispensable ouvrage vous fera découvrir un pays "au carrefour de l'Europe de l'Est".

En Molvanie, en effet, tout semble fait pour charmer le touriste :

 

- le climat : "Imaginez une coquette propriété de montagne, sous la neige. Les vitres givrées étincelles à la lueur d'une belle flambée, qui réchauffe l'air glacé de la nuit : c'est l'été dans les Alpes molvaniennes."

 

- la géographie : "Bien sûr, la zone est morne, désolée, isolée, glaciale, dénudée du moindre charme. En contrepartie, l'aspect positif est que le tourisme ne s'y est guère implanté."

 

- l'histoire : "Cette ville frontière se pourvut rapidement de remparts contre une éventuelle attaque turque par le Sud. Mais les Turcs arrivèrent par l'Est, et le village fut rasé."

 

- la gastronomie : "Récemment ouvert, le Yankjees propose - ce sont ses termes - une cuisine hybrique "américano-molvanienne" tout à fait intéressante : on y dégustera de la pizza à la betterave, du hamburger de mulet et du soda à la ciboule. En raison de l'interprétation quelque peu littérale de la composition du "hot-dog", mieux vaut ne pas se risquer à y goûter."

 

...

 

Bien sûr, ces morceaux choisis ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan d'humour pince-sans-rire totalement absurde qui constitue l'essence de ce guide.

 

A lire sans modération avant de se jeter sur les deux autres ouvrages de la collection.

 

Enjoy !

 

Champi géographe

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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 08:30

BORGES jeuneVoilà plusieurs années que je le guettais au coin des rayonnages des librairies, entre ces livres qu'il affectionnait tant.

Mais rien à faire. La réponse était toujours la même : "épuisé."

Introuvable, le maître argentin, l'arpenteur des labyrinthes littéraires.

Tout au plus pouvait-on encore le rencontrer à vil prix sur certains sites de vente en ligne - et je remercie celles et ceux qui s'étaient livrés à cette recherche pour moi...

 

Et un beau matin, enfin, le voilà.

Toute l'affaire est résumée ici.

 

Le reste ne devrait être qu'affaire de plaisir.

Jorge Luis BORGES voit enfin ses oeuvres complètes rééditées chez la Pléiade.

Etrange comme, soudain, tout semble suspendu...

 

Champibliophile

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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 23:10

La Molvanie

 

 

"Si la jeune génération tend à se détourner des traditions, dans les régions les plus retirées, la population reste très traditionaliste. On évitera donc de se présenter trop légèrement vêtu, de montrer des signes d'affection trop évidents ou de suggérer que la terre ne serait pas plate."

 

 

Quel beau pays la Molvanie ! Presque autant que le San Sombrero !!

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9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 21:58

La course au mouton sauvageLa course au mouton sauvage... Voilà bien encore un de ces titres improbablement poétiques dont Haruki MURAKAMI a le secret.

Un secret qui toutefois a des airs de recette.

Non qu'il ne soit pas plaisant de goûter à la cuisine qui nous agrée, mais lorsque les plats se suivent de trop près, on frôle la satiété.

 

Or, ce cher mouton partage quelques points communs avec l'oiseau à ressort dont je vous parlais il y a quelques mois : un homme suspendu entre quotidien et vide, une femme mystérieuse aux étranges prémonitions, une puissance politico-occulte, une quête...

Certes, des éléments bien imprécis que l'on pourrait combiner à l'infini sans sombrer dans la répétition.

Mais lorsqu'ils sont liés par le style caractéristique de l'auteur, ils ont un goût de déjà vu - si je puis dire.

 

Ne boudons toutefois pas notre plaisir : l'écriture est fluide, agréable, riche en tournures et trouvailles, et les situations glissent avec délice de la banalité à l'inattendu. Que le narrateur, jeune publicitaire tokyoïte, se retrouve contraint de retrouver la trace d'un mouton entr'aperçu sur une photo et portant une drôle d'étoile sur son dos n'a finalement rien d'étonnant.

Car MURAKAMI sait tisser des univers où tout peut arriver sans que finalement cela ne nous semble incongru.

Le temps se dilate ou se rétracte à loisir, les regards s'accrochent ou se perdent, les personnages aussi...

 

Un récit comme toujours porté par une profonde affection pour toute la culture du monde ("Un écrivain russe disait que, si le caractère pouvait s'altérer quelque peu, la médiocrité demeurait identique pour l'éternité. Ils sont quelquefois très avisés, ces Russes. C'est sans doute qu'ils ont tout l'hiver pour gamberger."), par un humour décalé et délicat, et un délicieux sens de la formule ("Le train (...) transportait au total une quinzaine de passagers. Tous ligotés l'un à l'autre par les solides liens de l'indifférence et de l'ennui.")

 

Un plaisir à goûter par intermittence, donc. Souhaitable retenue qui fera durer d'autant plus longtemps l'attachement à ce poète de l'à-côté.

 

Champici et là

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25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 22:56

Paulin GAGNENon, non, vous ne rêvez pas : ce titre-là est bien celui d'un texte, et cette tête-ci est celle de son auteur, Paulin GAGNE, encore un écrivain génial, drôle, et méconnu, mort dans la misère plus que dans la célébrité.

 

L'ayant découvert grâce à l'érudite fraîcheur de Yves FREMION, pilier de Fluide Glacial, je ne peux que vous inviter à en lire des passages, en commençant par celui-ci :

 

"Allons, enfants de la carotte,
Le jour de gloire est arrivé,
Contre nous du blé qui marmotte
L’étendard sanglant est levé ;
Entendez-vous dans ces campagnes
Mugir ces moissonneurs soldats,
Ils viennent jusque dans nos bras
Egorger nos carottes compagnes !"

 

Le reste est à lire ici, alors en avant !

 

Champi en décalage...

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20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 08:14

La délicatesseLa délicatesse... Un titre tout en élégante douceur pour un auteur qui aime parler d'amour, de sentiments, de relations entre hommes et femmes, et qui le fait souvent avec ... délicatesse, justement.

 

Après Le potentiel érotique de ma femme  , voilà donc un autre roman de David FOENKINOS.

Une nouvelle plongée dans la bien connue mais toujours renouvelée tourmente des rapports amoureux.

Nathalie rencontre François, et ...

 

Et je n'en dirais pas plus, car les chapitres, courts, nombreux, s'enchaînent rapidement et valsent entre les états d'âmes, les face à face, les coïncidences (plus ou moins ... coïncidentes !), les bruits de couloir et les révélations.

Loin du vaudeville toutefois, David FOENKINOS se poserait presque davantage en chirurgien, ou en tout cas en scrupuleux observateur, des aléas sentimentaux, prompt à remonter ou descendre les fils des vies croisées de ses différents protagonistes.

 

Le tout écrit avec multitude (si, si, je maintiens la formule !), invitant la digression, la note de bas de page, l'interpellation, la référence, la citation, sans jamais nuire à la fluidité de son histoire.

 

Quelques morceaux choisis pour vous mettre l'eau à la bouche.

Tout en douceur, je l'espère...

 

"La douleur, c'est peut-être ça : une façon permanente d'être déraciné de l'immédiat."

 

(Il faut bien avouer que tout n'est pas toujours rose dans les univers développés par l'auteur. Rien de plus que la vie, en fait...)

 

"(Il) trouva son salon bien trop petit par rapport à son envie de vivre."

 

(Savoir tout de même distiller quelques touches d'espoir...)

 

"Les histoires d'amour sont souvent amorales."

 

Et tout est dit.

 

Champittéraire.

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20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 07:47

Moi j'attends...

 

Bien plus qu'une simple histoire de fil rouge...

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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 08:19

La traverséeMe voilà de nouveau confronté à un exercice délicat : évoquer un livre dont je connais l'auteur.

Après Opéra café , voici donc La traversée, de Laurent GIRERD, un ami (enfin, je crois !) que je pourrais qualifier avec deux mots : douceur et érudition. Entre autres.

 

Nous voilà donc au coeur du désert et du IV° siècle, dans un fortin romain, loin de tout.

Au fil de cinquante-huit très courts chapitres, brossés chacun presque comme des poèmes, le narrateur, membre atypique de la garnison en poste dans cet étrange morceau d'empire, relate son inattendue errance, sa traversée toute personnelle...

 

Difficile de parler d'un livre aussi court sans en déflorer la magie et la poésie.

Chaque mot, chaque phrase ont un haut pouvoir évocateur, et dessinent sur le désert de la page les mirages de la littérature. Entre le sable aux grains de folie et le ciel étoilé comme un rêve, notre soldat, au fil de l'attente, multiplie les rencontres et les voyages, même les plus improbables. De ceux dont on ne se remet jamais.

 

"J'ai tellement souvent répété ton nom que ton nom dans ma bouche est devenu ma langue maternelle !"

 

Comme une chaude et douce berceuse une nuit au creux des dunes, au creux des mots. Jamais très loin de la folie.

 

Champittéraire.

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