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PrÉSentation

  • : La Tanière du Champi
  • : La Tanière du Champi se veut un lieu où l'on se sent bien pour lire (surtout des BD !), discuter, jouer... Au gré des humeurs, lectures, heures de jeu, j'essaierai de vous faire découvrir tout ce qui se cache sur les étagères poussiéreuses de ce petit mo
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Cases dans le vent

Vous n'êtes pas sans savoir que, depuis quelques mois, je rédige des biographies d'auteurs de BD pour des l'encyclopédie en ligne des Editions Larousse.

Afin de vous permettre de retrouver plus rapidement l'ensemble de mes contributions, je vais essayer de les lister ici dans l'ordre de leur parution.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me laisser vos avis !

Champi à tout vent

David B. - Edgar .P. JACOBS - Bob de MOOR - Benoît PEETERS - François SCHUITEN - René GOSCINNY - Astérix - Manu LARCENET - HERMANN - Robert CRUMB - Osamu TEZUKA  - Jean-Pierre GIBRAT -





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25 février 2008 1 25 /02 /février /2008 23:22
undefinedOu L'Ennemi  - L'Ombre suivant l'ordre dans lequel on lit ces deux pièces théâtrales de Julien GREEN.

Un regret d'abord : n'avoir pu trouver sur la toile la reproduction de la couverture de l'édition qui m'a permis de découvrir ce petit homme vert (ah ah).

Voici toutefois l'image utilisée, un Gaspar D. FRIEDRICH intitulé Les Falaises de Rüngen.

Peu de falaises toutefois chez Julien GREEN, mais des chutes, incontestablement.

Celle de la femme de Philip Anderson, il y a si longtemps, il y a si peu. Tout le monde en parle encore. Surtout ceux qui se sont éloignés de cet homme peu fréquentable toujours ailleurs, toujours amoureux.

Celle d'Elisabeth, que la folie guette. De Jacques, que la folie guette. De Philippe (ce n'est pas le même Philip que cité ci-dessus, car celui-ci est Français, et n'apparaît pas dans la même pièce), que la folie guette.

Peignant ces intrigues respectivement au XVIII° puis au XIX° s, Julien GREEN tisse et déroule les sentiments humains avec une patience de Parques arachnéenne, avec des fils d'amour, de jalousie, et surtout de folie.

L'humour affleure parfois, rarement.

"Les Anglais n'ont rien à se dire. Sans doute ont-ils dû se confier tout ce qu'ils avaient sur le coeur d'un seul coup, à une époque reculée de notre histoire... avant l'arrivée de Guillaume le Conquérant, mais aujourd'hui vous en mettez deux, quatre ou six les uns en face des autres et tout ce qu'ils savent faire est de se regarder en silence à travers des nuages de fumée."

Il laisse souvent place à la cruelle lucidité.

"J'ignore si la chasteté est le paradis de l'âme, mais elle est l'enfer du corps..."

"Regarde-t-on jamais le visage des personnes que l'on voit tous les jours ? C'est comme si on relisait sans cesse les mêmes romans."

Et le regard se porte sur les rapports humains. Amoureux. Et se fige.

"Ne savez-vous pas qu'il faut obéir aux femmes à certains moments et leur désobéir à d'autres ? Quel plaisir trouveraient-elles à régner sur des esclaves ?"

Champittéraire.
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9 février 2008 6 09 /02 /février /2008 19:48
undefinedJe crois qu'il n'est plus nécessaire de présenter et vanter les qualités de conteur du sieur (señor !) Gabriel GARCIA MARQUEZ.
Que ceux qui en douteraient encore lisent ou relisent Cent ans de solitude, et se laissent bercer par son phrasé et les légendes qui coulent et qu'il déroule au fil des pages...

Voici venus ici Douze contes vagabonds.
Douze précieuses étoiles d'écriture, douze fines pièces d'étoffe littéraire tissées par des mains habiles et amoureuses, patiemment, au fil des ans.
Car, comme l'auteur l'avoue lui-même dans la préface, ces histoires ont mûri d'esprit en feuille de papier, de fond de tiroir en jet final.

Jugez plutôt, à travers les douze titres - qui sont autant d'invitations au voyage, au rêve ou au cauchemar -, puis à travers quelques extraits... qui vous rappeleront combien Gabriel GARCIA MARQUEZ n'oublie jamais, derrière le conte, la morsure de la réalité. Ni la marque indélébile que le monde a laissé sur le continent sud-américain.

Bon voyage, Monsieur le Président - La sainte - L'avion de la belle endormie - Un métier de rêve - Je ne voulais que téléphoner - Epouvantes d'un mois d'août - Marià dos Prazeres - Dix-sept Anglais empoisonnés - Tramontane - L'été heureux de Mme Forbes - La lumière est comme l'eau - La trace de ton sang dans la neige.

Saurez-vous retrouver les contes dont ces extraits sont ... extraits ?

"Le mot métissage signifie larmes mêlées de sang versé. Que peut-on attendre d'un tel breuvage ?"

"La plupart des gens étaient des hommes de la vie réelle qui lisaient des journaux en anglais tandis que leurs femmes pensaient à d'autres hommes."

"L'amour est éternel tant qu'il dure."

"Inutile de continuer à prier. (...) En août, même Dieu est en vacances."

"Elle sentait le pipi de singe. "Tous les Européens sentent comme ça, surtout en été, nous dit mon père. C'est l'odeur de la civilisation"."
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Champittéraire


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27 janvier 2008 7 27 /01 /janvier /2008 18:41
undefinedUne bien jolie "perle" recueillie au sein du livre Les extraordinaires aventures de Kavalier & Clay, de Michael CHABON - une histoire fleuve qui raconte la vie de deux créateurs de comic books à partir des années 30. Un peu trop fleuve à mon goût, mais avec d'intéressants passages sur le sort des auteurs de comic books - justement - de l'époque, face aux tous puissants Syndicates, les magnats de l'édition.

Mais nous ne sommes pas ici pour parler du livre.

Juste d'un édifiant passage qui, me semble-t-il, montre que traducteur et relecteur ont parfois des baisses de régime.

Pour preuve :

"Il avait brisé la barrière invisible fictive qui avait été jusque-là maintenue entre la base de Kelvinator et Jotunheim, en émettant en clair les six mots suivants à l'intention du géologue, sur une des fréquences regulièrement utilisées par Berlin pour le contacter : NOUS VENONS VOUS CHERCHER."

Si ! Si ! Comptez bien ! Les six mots annoncés n'y sont pas.

Je ne m'aventurerai pas à chercher les six mots originels, qui devaient ressembler à "We are going to seek you", ou quelque chose de ce genre, mais si quelqu'un à une meilleur idée...

En tout cas, c'était immanquable !

Champimpitoyable
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25 janvier 2008 5 25 /01 /janvier /2008 22:50
undefinedAlors que la couverture du tome 1 nous nimbait de la froide aura des Terres du Nord, le tome 2 s'offre à nous sous de bien sanglants atours.

Le Donjon Rouge, siège du pouvoir du Royaume des Sept Couronnes, nous écrase de toute sa puissance.
Et abrite en son sein de terribles intrigues...

Revoilà donc, sous l'experte plume de George R.R. MARTIN, la valse des blasons : le cerf des Barrathéon, le lion des Lannister, le loup des Stark... à laquelle viennent prendre part des dizaines de maisons mineures.

En effet, l'heure est grave : l'Histoire avance à grand pas, les allégeances se font et se défont, et la face du Royaume ne sera plus jamais la même ...

C'est à l'aune de l'ensemble de la saga, qui compte plus d'une dizaine de tomes, que l'on peut apprécier le lent travail d'architecte de l'auteur.
Chapitre après chapitre, il pose les fondations d'un récit de plus en plus épais, de plus en plus épique, de plus en plus riche, qui nous ouvre tout grand les portes de l'aventure.

Malgré un style - une syntaxe surtout - parfois pesant, il déroule une galerie de personnages toujours plus complexes, et n'hésite pas à prendre le contre-pied de sa narration pour nous surprendre... et nous dévoiler de nouveaux horizons.

Le Nord, plus que jamais, couve d'anciens secrets qui, lentement, se réveillent...
Le Sud est le siège du tragique jeu des pouvoirs.
Le lointain Est, terr des peuples cavaliers, qui a accueilli les souverains déchus, s'agite.

Le passé revient lentement mais sûrement sur le devant de la scène.
Les armes et les armées se mettent en mouvement.
Les enfants Stark - et les autres ! - doivent vieillir plus vite qu'ils ne l'auraient souhaité.

Les lecteurs en redemandent.
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"Lorsqu'on s'amuse au jeu des trônes, il faut vaincre ou périr, il n'y a pas de moyen terme."

Champittéraire
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20 janvier 2008 7 20 /01 /janvier /2008 16:11
undefinedLe hasard - à moins que ce ne soit quelque main bien intentionnée - a déposé un matin sur la table déjà surchargée de mon salon un ouvrage au titre des plus alléchants : le Dictionnaire du Diable.

Tout un programme.
Et tellement approprié.

Non pas que l'on puisse m'accuser d'intentions et de manières infernales - tout au moins ne l'espérè-je pas ! - mais "diable" fait partie de ces interjections surannées que je me plais parfois à employer.

Loin d'être un recueil d'exclamations d'un autre âge, Le Dictionnaire du Diable est un précieux recueil de l'humoir noir et acerbe dont Ambrose BIERCE avait le secret - humour taillé par des années de journalisme dans les Etats-Unis de l'entre XIX°-XX° siècles.

Ce Dictionnaire fut publié en 1906. Je vous laisse juger ci-dessous de sa fraîcheur - et de son actualité.

Bruit : Odeur nauséabonde à l'oreille. Musique non domestiquée. Principal produit et signe authentique de la civilisation.

Insurrection : Révolution qui échoue. Echec du mécontentement à remplacer un mauvais gouvernement par le désordre.

Paix : Dans les affaires internationales, période de duperie entre deux périodes de combats.

Qui va de soi : Evident pour nous-mêmes et pour personne d'autre.

Violon : Instrument qui chatouille les oreilles de l'homme par le frottement de la queue d'un cheval sur les boyaux d'un chat.
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Champinfernal
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6 janvier 2008 7 06 /01 /janvier /2008 18:38

undefinedJasper FFORDE, Jasper FFORDE... Je suis sûr que ces nom et prénom pour le moins inhabituels vous disent quelque chose.

Et pour cause !

Car Le Puits des Histoires Perdues est le troisième opus des aventures de l'agent Thursday Next - mais si, souvenez-vous : vous l'avez croisée dans L'Affaire Jane Eyre et dans Délivrez-moi !

Nous la retrouvons cette fois dans le Puits des Histoires Perdues, justement, "l'interface où l'imagination de l'écrivain rencontre l'intrigue et les personnages afin de faire sens dans l'esprit du lecteur." Rien que ça !

"Les livres refusés ou non publiés vivotent ici, dans le Puits, jusqu'à ce qu'on les envoie au recyclage. D'autres sont tellement nuls qu'on les démolit directement : on extrait les mots des pages et on les rejette dans la Mer de Texte".

Beau paysaga.

Venue prendre un peu de repos durant sa grossesse, et en attendant de retrouver son mari, Thursday Next trouve, dans ce monde des fictions, à peu près tout sauf le repos :
- le livre dans lequel elle a trouvé refuge est voué à la destruction
- une mnémonomorphe ivre de vengeance est à ses trousses
- le concours d'entrée à la Jurifiction (la police des fictions, en quelque sorte) est pour bientôt
- des assassinats frappent les agents de la Jurifiction
- la future mise en place d'UltraWord, nouvelle façon révolutionnaire d'écrire / lire des livres, remue tous les esprits.

Vaste programme ! Sans parler, entre autres, de la grève des personnages de comptines...

Jasper FFORDE continue sur sa lancée, avec toujours autant de brio : l'enquête, certes, mais aussi et surtout l'univers d'entre les pages, avec ses intrigues en vente illégale, ses "génériques" qui assurent les troisièmes et quatrièmes rôles dans les livres, ses différences évidentes avec le Monde Extérieur ("C'est vrai que dans le Monde Extérieur deux ou plusieurs personnes sont capables de parler en même temps ?") ... le tout servi avec un humour toujours impeccable, et souvent très anglais.

"Alors, que puis-je faire pour vous ? s'enquit le contextiste radieux en se frottant les mains. Quelque chose pour madame ? Des sévices infligés par des demi-soeurs sadiques ? Un incident traumatisant avec un animal sauvage ? Non ? Cette semaine, on a une promotion sur les chagrins d'amour ; pour un acheté, vous avez un frère cadet toxicomane sans supplément."

"J'imagine que vous devez manger également ? Pour rester en vie, je veux dire, pas parce que c'est mentionné dans le récit ?"

"Les plus dégourdis expliquèrent la plaisanterie aux plus abrutis : et les plus abrutis expliquèrent aux plus stupides d'entre eux ce que c'est qu'une plaisanterie."
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Un vrai régal, toujours aussi riche en idées originales et en références à la littérature anglaise.
Vivement le tome 4, Sauvez Hamlet !

Champittéraire

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26 décembre 2007 3 26 /12 /décembre /2007 17:14
undefinedLoin de moi l'idée de penser que ce livre me fut prêté par égard pour ma légèreté. Qu'elle soit de moeurs ou d'esprit. Quoi que...

Milan KUNDERA n'est désormais plus pour moi un inconnu. Non que je l'aie croisé au coin d'une rue, mais nous avons passé quelques heures ensemble, essentiellement dans le bus - ayant pour ma part délaissé le train depuis quelques temps.

Une fois n'est pas coutume, je ne vous en livrerai pas ici une lecture savante.
L'ouvrage s'y prêterait pourtant à merveille, véritable croisée des chemins littéraires, philosophiques, poétiques, historiques.

Littéraires, car l'auteur revient régulièrement se glisser entre les pages pour couver ses personnages d'un regard bienveillant ou pour nous livrer ses impressions.
"Les personnages de mon roman sont mes propres possibilités qui ne se sont pas réalisées."
"Le roman n'est pas une confession de l'auteur, mais une exploration de ce qu'est le vie humaine dans le piège qu'est devenu le monde."

Philosophiques, car les vies parallèles ou sécantes des protagonistes ouvrent de larges champs de réflexion sur l'amour, la mort, l'autre, soi...
"L'homme ne peut jamais savoir ce qu'il faut vouloir car il n'a qu'une seule vie et il ne peut ni la comparer à des vies antérieures ni la rectifier dans des vies ultérieures..."

Poétiques, car l'amour qui conduit héros et héroïnes est propice aux phrases douces et dérivantes.
"L'amour commence par une métaphore (...), à l'instant où une femme s'inscrit par une parole dans notre mémoire poétique".
"Elle voudrait qu'on lui apprenne à ne plus être anachronique."

Historiques, car l'Europe de l'Est qui accueille la majeure partie du récit est lourde d'un passé envahissant, "russifié", oppressant, où tout est sous contrôle.
"Quand une conversation d'amis devant un verre de vin est diffusée publiquement à la radio, ce ne peut vouloir dire qu'une chose : que le monde est changé en camp de concentration."

Certes, l'humour parfois affleure pour aider les personnages à survivre.
"Puisqu'elle n'avait pas le droit d'aimer un garçon de son âge, au moins aima-t-elle le cubisme."
"La coquetterie est une comportement qui doit suggérer que le rapprochement sexuel est possible, sans que cette éventualité puisse être perçue comme une certitude. Autrement dit : la coquetterie est une promesse non garantie de coït."

Mais la noirceur revient souvent, au pas de la porte ou à l'autre bout du monde, ligne d'horizon toujours plus basse.
"Einmal ist keinmal, une fois ne compte pas, une fois c'est jamais. Ne pouvoir vivre qu'une vie, c'est comme ne pas vivre du tout."

Et le constat est sans appel.
"Le temps humain ne tourne pas en cercle mais avance en ligne droite. C'est pourquoi l'homme ne peut pas être heureux puisque le bonheur est désir de répétition."

undefinedMise en scène de l'incompréhension et des impossibles quêtes, L'insoutenable légèreté de l'être, construit comme un miroir brisé, renvoie les rêves dos à dos. Mais la terre qui les recouvre aura été suffisamment remuée pour qu'y germent les fleurs d'un renouveau.

Champittéraire.

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17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 18:42
L-hippopotame-et-le-philosophe.jpg"Il suffira d'un titre", aurait chanté l'autre.

Un titre, en effet, et mon regard fut attiré par ce livre.
C'était à La Rochelle.
Il y a près de trois ans.
Comme le temps passe.

Derrière un titre, un homme.
Mon coeur ne fit qu'un tour : Théodore MONOD.

Rien moins que lui.

Le vieil homme du désert. L'infatigable marcheur. Le savant. Le poète. L'humaniste.

L'hippopotame et le philosophe est un concentré de tout cela.

Techniquement, ce livre recueille la plupart des interventions radiophoniques que Théodore MONOD anima entre 1940 et 1941 sur les ondes de Radio Dakar.
Politiquement, ces textes furent, à l'époque, censurés par le gouvernement français en place. Etonnant.
Humainement, Théodore MONOD met son - déjà à l'époque - immense savoir à la portée de tous.
Pour nous parler du monde.
Pour nous parler de la nature.
Pour nous parler de nous.
Avec la justesse et l'humilité qui le caractérisaient.

Au gré des humeurs, des envies, et de la cruelle actualité, j'espère pouvoir partager avec vous un peu de sa sagesse.

UNE HYPOTHESE GRANDIOSE : LA DERIVE DES CONTINENTS.

"Nous vivons de préjugés, dans tous les domaines, alimentaire, rituel, mental, vestimentaire, philosophique. Solution sinon héroïque, du moins commode, aux mille énigmes du cosmos : "Parce que mon grand-père ne mangeait pas de ceci ou ne buvait pas de cela, je condamnerai - naturellement sans même l'avoir goûté - ce mets ou cette boisson. Parce qu'on m'a dit que l'homme ne saurait vivre sans viande ni sans vin - une affirmation qui, entre parenthèses, ferait bien rire quelques millions de bouddhistes -, j'aurai la simplicité de le croire." Animaux grégaires et cerveau docile, désarmés devant les tentations de la facilité, nous irons instinctivement droit au mythe le plus primitif, à la superstition la plus populaire, à l'idole la plus voyante, à l'erreur la plus banale."

Th--odore-Monod.jpgA travers ce livre, Théodore MONOD m'accompagna dans mon périple andin en 2005.
J'aime à la croire encore parfois derrière chacun de mes pas.

Champilosophe ou Champippopotame.
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17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 18:24
La-voix-du-violon.jpg"Choukran", ami Thierry, de m'avoir fait découvrir Andrea CAMILLERI.

Cet octogénaire sicilien fait vivre le commissaire Montalbano depuis déjà quelques titres.

Comme bien souvent dans l'univers du polar, l'histoire est un beau prétexte pour nous faire découvrir des portraits et des tranches de vie.

La voix du violon n'échappe pas à la règle.

Bien sûr, il y a un meurtre à élucider. Une mort mystérieuse dans une villa isolée.

Mais, tout autour, il y a des hommes, il y l'île, il y a les mots.

Andrea CAMILLERI les porte tous haut et fort dans son coeur.

Avec humour : "Le préposé au standard, que Dieu sait pourquoi, le commissaire s'imaginait une jeune et jolie fille, était au contraire un vieux chauve de la soixantaine avec des lunettes."

Avec amour. L'amour de la langue - le livre étant truffé de mots et de syntaxes idiomatiques - et celui de la bonne cuisine :
"L'eau bouillait, il jeta les pâtes. Le téléphone sonna, il eut une seconde d'hésitation, ne sachant s'il devait répondre ou pas. Il redoutait un long coup de fil, qu'il ne pourrait peut-être pas facilement écourter et qui mettrait en péril le point de cuisson précis des pâtes. Ce serait une catastrophe de gaspiller la sauce coralline avec un plat de pâtes trop cuites. Il décida de ne pas répondre. De surcroît, pour éviter que la sonnerie ne perturbe la sérénité d'esprit indispensable pour déguster pleinement sa petite sauce, il débrancha la prise."

des-livres-et-des-mots.gifEt surtout l'amour de cette île encore sauvage, où le caractère rugueux des habitants rappelle celui des collines arides.
La voix du violon résonne comme celle des Siciliens. Grave et triste.

Champinsulaire.

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4 décembre 2007 2 04 /12 /décembre /2007 00:40
Une-pi--ce-mont--e.gifC'est le grand jour.
Bérengère va dire "oui" à Vincent.
Vincent va dire "oui" à Bérengère.

Bien sûr, toute la famille est là, même les indésirables.

"_ Les enfants ! Souriez !

Mais, pour la première fois de sa vie, elle se dit qu'elle en a assez d'obéir. Elle n'a plus du tout envie d'obéir. Elle se fige. Elle fixe l'oeil noir de l'objectif. Et, pour toujours, elle devient la petite fille au premier rang, sur la gauche, qui ne sourit pas sur les photos.
"


Le prêtre est là aussi - chez ces gens-là, on se marie à l'église, aurait chanté le Grand Jacques.

"Le bon Dieu a autre chose à faire que de bénir les alliances en diamants de bourgeoises arrogantes. Seigneur, daigne ne pas m'entendre. Ne Te dérange surtout pas pour ça !"


A travers neuf nouvelles, Blandine LE CALLET brosse, au coeur de cette pièce montée, mille portraits, dont celui de l'inoubliable journée.
Oncles, tantes, cousins, cousines, nièces et neveux, pères et mères... Autant de caractères qui rendent le terrain houleux, entre haines et jalousies, rancoeurs et hésitations, non-dits et révélations.

Malgré tout, Bérengère et Vincent tiennent bon.
Malgré tout, ils y croient encore.
Malgré tout.
Avec en point de mire l'espoir. Derrière lequel on sent toutefois poindre... l'angoisse.

"_ Vincent, promets-moi...
_ Te promettre quoi, ma chérie ?
_ Promets-moi qu'on va réussir notre vie
."

Champittéraire.
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