6 mai 2007
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Les thuyas ont deux avantages. Un, ils ne coûtent pas cher. Deux, ils poussent à une allure infernale. Quelques saisons à peine, et hop !, les voilà dominant les arbustes alentour et dressant
leur muraille contre le regard des voisins.
Les thuyas nous montrent la voie, celle d'un monde où tout le monde n'aurait qu'un seul rêve, devenir propriétaire de son bout de terrain, si possible plus grand que celui du voisin, et parfaitement clos.
Le thuyas ne pense qu'à sa pomme. Il acidifie méchament le sol autour de lui, où ne poussent plus ni herbes ni fleurs. Il a d'énormes besoins en eau et en nutriments. Ses propriétaire, qui généralement s'en désintéressent (a-t-on déjà vu quelqu'un se prendre d'amitié pour un thuya ?), négligent souvent de lui servir sa ration de compost et de fumier. Le voilà alors fragilisé, incapable de résister aux multiples attaques des parasites, pucerons, araignées rouges, buprestes, vers blancs, acariens, champignons, etc... Qu'un seul thuya soit atteint et c'est toute la haie qui succombe et sèche sur pied : sans biodiversité, pas de résistance. Pareil aux sportifs accros aux dopants, il réclame alors sa dose de fongicides et d'insecticides (dont deux, très efficaces et dangereux, sont désormais interdits par les lois européennes). Bref, on se croit tranquille, à l'abri derrière son mur de thuyas, mais ce n'est qu'une illusion.
On croit aussi qu'il protège bien du vent. Mais un bon brise-vent doit être semi-perméable, laisser passer un peu d'air. Sinon à l'arrière se forment des tourbillons, des turbulences qui dévastent le jardin. Les thuyas promettent beaucoup mais tiennent peu. Et pourtant on en voit partout. Ils forment des haies hautes et compactes, d'un méchant vert sombre en toute saison, derrière lesquelles chacun se croit protégé.
Le démographe Hervé LE BRAS n'en a rien à fiche des thuyas. Ce qui l'intéresse, c'est la carte électorale. Le Pen et Sarkozy ont fait le plein de voix là où "le lien social s'est délité". Là où, autrefois, les gens vivaient traditionnellement, "dans des villages ou des villes où les liens de sociabilité étaient très forts : on connaissait ses voisins, on travaillait avec eux, on les rencontrait chez les commerçants, etc.". Mais le temps du grand repli est venu : " A tort ou à raison, les gens ne se sentent plus en sécurité chez eux, ils vont au supermarché, ils ne se croisent plus, le voisin est devenu un ennemi." Et ils s'entourent de thuyas.
Les thuyas nous montrent la voie, celle d'un monde où tout le monde n'aurait qu'un seul rêve, devenir propriétaire de son bout de terrain, si possible plus grand que celui du voisin, et parfaitement clos.
Le thuyas ne pense qu'à sa pomme. Il acidifie méchament le sol autour de lui, où ne poussent plus ni herbes ni fleurs. Il a d'énormes besoins en eau et en nutriments. Ses propriétaire, qui généralement s'en désintéressent (a-t-on déjà vu quelqu'un se prendre d'amitié pour un thuya ?), négligent souvent de lui servir sa ration de compost et de fumier. Le voilà alors fragilisé, incapable de résister aux multiples attaques des parasites, pucerons, araignées rouges, buprestes, vers blancs, acariens, champignons, etc... Qu'un seul thuya soit atteint et c'est toute la haie qui succombe et sèche sur pied : sans biodiversité, pas de résistance. Pareil aux sportifs accros aux dopants, il réclame alors sa dose de fongicides et d'insecticides (dont deux, très efficaces et dangereux, sont désormais interdits par les lois européennes). Bref, on se croit tranquille, à l'abri derrière son mur de thuyas, mais ce n'est qu'une illusion.
On croit aussi qu'il protège bien du vent. Mais un bon brise-vent doit être semi-perméable, laisser passer un peu d'air. Sinon à l'arrière se forment des tourbillons, des turbulences qui dévastent le jardin. Les thuyas promettent beaucoup mais tiennent peu. Et pourtant on en voit partout. Ils forment des haies hautes et compactes, d'un méchant vert sombre en toute saison, derrière lesquelles chacun se croit protégé.
Le démographe Hervé LE BRAS n'en a rien à fiche des thuyas. Ce qui l'intéresse, c'est la carte électorale. Le Pen et Sarkozy ont fait le plein de voix là où "le lien social s'est délité". Là où, autrefois, les gens vivaient traditionnellement, "dans des villages ou des villes où les liens de sociabilité étaient très forts : on connaissait ses voisins, on travaillait avec eux, on les rencontrait chez les commerçants, etc.". Mais le temps du grand repli est venu : " A tort ou à raison, les gens ne se sentent plus en sécurité chez eux, ils vont au supermarché, ils ne se croisent plus, le voisin est devenu un ennemi." Et ils s'entourent de thuyas.
Jean-Luc PORQUET