17 décembre 2007
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Cet octogénaire sicilien fait vivre le commissaire Montalbano depuis déjà quelques titres.
Comme bien souvent dans l'univers du polar, l'histoire est un beau prétexte pour nous faire découvrir des portraits et des tranches de vie.
La voix du violon n'échappe pas à la règle.
Bien sûr, il y a un meurtre à élucider. Une mort mystérieuse dans une villa isolée.
Mais, tout autour, il y a des hommes, il y l'île, il y a les mots.
Andrea CAMILLERI les porte tous haut et fort dans son coeur.
Avec humour : "Le préposé au standard, que Dieu sait pourquoi, le commissaire s'imaginait une jeune et jolie fille, était au contraire un vieux chauve de la soixantaine avec des lunettes."
Avec amour. L'amour de la langue - le livre étant truffé de mots et de syntaxes idiomatiques - et celui de la bonne cuisine :
"L'eau bouillait, il jeta les pâtes. Le téléphone sonna, il eut une seconde d'hésitation, ne sachant s'il devait répondre ou pas. Il redoutait un long coup de fil, qu'il ne pourrait peut-être pas facilement écourter et qui mettrait en péril le point de cuisson précis des pâtes. Ce serait une catastrophe de gaspiller la sauce coralline avec un plat de pâtes trop cuites. Il décida de ne pas répondre. De surcroît, pour éviter que la sonnerie ne perturbe la sérénité d'esprit indispensable pour déguster pleinement sa petite sauce, il débrancha la prise."

La voix du violon résonne comme celle des Siciliens. Grave et triste.
Champinsulaire.