27 février 2007
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11:38
Le hasard m'a mis entre les mains, à quelques jours d'intervalle, deux livres traitant de la Chine contemporaine.
Adapte des lectures croisées et parallèles - proches, parfois, de la dispersion, j'en conviens - j'ai donc suivi simultanément les traces de Guy DELISLE, dessinateur québécois, et de Ni Ke, dite Coco, héroïne chinoise, dans l'Empire du Milieu.
Zhou WEIHUI, jeune auteure chinoise née au début des années 70, a défrayé la chonique dans son pays en écrivant Shanghai Baby, roman moderne et débridé, interdit et envoyé au pilon dès sa sortie en Chine. Shanghai Baby livre une tranche de la vie de Coco, jeune romancière chinoise moderne et émancipée, qui erre entre amour et amant, famille traditionnelle et rencontres hors normes.
Coco nourrit son roman de sa propre vie - oh la belle mise en abyme ! - et ne connaît que rarement la paix du coeur ou de l'esprit. Dans une société en rapide mutation, elle est tiraillée dans toutes les directions, et ne peut s'en sortir indemne...
"Sa vie ressemble à une calligraphie fantaisiste et libre réalisée après une bonne cuite. La mienne serait une écriture plus appliquée et régulière." L'amertume n'est jamais loin.
Dans un autre registre, Guy DELISLE nous plonge dans le monde du travail des étrangers en Chine.
Venu à Shenzhen pour superviser des équipes d'animation de dessins animés, il se retrouve vite confronté à un système souvent vide et absurde, au coeur d'une ville - d'un pays ? - qui a grandi trop vite.
Dans cette histoire en forme de carnet de voyage autobiographique, l'auteur québécois nous livre ses moments de grande solitude - renforcée par le cruel anonymat de sa chambre d'hôtel -, l'incompréhension de la plupart des personnes qu'il a pu rencontrer, et la froideur d'une ville comme Shenzhen.
Si la cuisine et le dessin ont la part belle tout au long de l'histoire, l'architecture, les petites gens, l'humour, et l'absurdité y ont aussi leur place.
Toutefois, malgré les respirations bienvenues procurées par la visite à Canton et à Hong-Kong, le voyage en noir et blanc aura été très éprouvant, et presque asphyxiant pour le lecteur...
"Est-ce que c'est d'être dans un pays comme la Chine qui me pousse à avoir des réflexions sur la liberté ?"
Bien qu'écrit en 1998, il y a fort à parier que ce commentaire soit malheureusement toujours d'actualité...
Champittéraire
Adapte des lectures croisées et parallèles - proches, parfois, de la dispersion, j'en conviens - j'ai donc suivi simultanément les traces de Guy DELISLE, dessinateur québécois, et de Ni Ke, dite Coco, héroïne chinoise, dans l'Empire du Milieu.
Zhou WEIHUI, jeune auteure chinoise née au début des années 70, a défrayé la chonique dans son pays en écrivant Shanghai Baby, roman moderne et débridé, interdit et envoyé au pilon dès sa sortie en Chine. Shanghai Baby livre une tranche de la vie de Coco, jeune romancière chinoise moderne et émancipée, qui erre entre amour et amant, famille traditionnelle et rencontres hors normes.
Coco nourrit son roman de sa propre vie - oh la belle mise en abyme ! - et ne connaît que rarement la paix du coeur ou de l'esprit. Dans une société en rapide mutation, elle est tiraillée dans toutes les directions, et ne peut s'en sortir indemne...
"Sa vie ressemble à une calligraphie fantaisiste et libre réalisée après une bonne cuite. La mienne serait une écriture plus appliquée et régulière." L'amertume n'est jamais loin.
Dans un autre registre, Guy DELISLE nous plonge dans le monde du travail des étrangers en Chine.
Venu à Shenzhen pour superviser des équipes d'animation de dessins animés, il se retrouve vite confronté à un système souvent vide et absurde, au coeur d'une ville - d'un pays ? - qui a grandi trop vite.
Dans cette histoire en forme de carnet de voyage autobiographique, l'auteur québécois nous livre ses moments de grande solitude - renforcée par le cruel anonymat de sa chambre d'hôtel -, l'incompréhension de la plupart des personnes qu'il a pu rencontrer, et la froideur d'une ville comme Shenzhen.
Si la cuisine et le dessin ont la part belle tout au long de l'histoire, l'architecture, les petites gens, l'humour, et l'absurdité y ont aussi leur place.
Toutefois, malgré les respirations bienvenues procurées par la visite à Canton et à Hong-Kong, le voyage en noir et blanc aura été très éprouvant, et presque asphyxiant pour le lecteur...
"Est-ce que c'est d'être dans un pays comme la Chine qui me pousse à avoir des réflexions sur la liberté ?"
Bien qu'écrit en 1998, il y a fort à parier que ce commentaire soit malheureusement toujours d'actualité...
Champittéraire