Quelques années après Le moine et le poisson, Michaël DUDOK DE WIT a reçu de nombreux prix pour son nouveau court métrage d'animation : Father and Daughter, nouvelle preuve de son talent et de sa poésie.
Dans un paysage tout en lavis, au fil des saisons, un père et sa fille arrivent en vélo.
S'arrêtent au pied de grands cyprès.
Le père prend la fille dans ses bras, puis descend lentement vers une berge, vers une barque. Face à l'horizon...
Le traitement graphique de cette nouvelle petite perle, simple et élégant, dépeint par petites touches douces et subtiles les aléas météorologiques, les échos du corps et de la nature, et surtout les postures des rares personnages qui évoluent dans l'immensité, et dont les silhouettes sont chargées d'émotions.
Un arrêt, un léger mouvement, un affaissement d'épaules, et tout est dit...
Le silence régne en maître, uniquement façonné par l'air de piano qui porte le tout, et ponctué par le chant des oiseaux qui dansent dans le ciel ou se reflètent dans l'eau.
On retrouve ici certains ingrédients du moine et le poisson : les reflets, le ciel si vaste, les grands arbres, les oiseaux, et cette étrange douceur un peu mélancolique. L'humour en moins, certes, mais le pincement en plus.
La poésie n'a que faire des grandes envolées ou des tirades alambiquées.
Elle s'épanouit dans quelques traits.
Dans un battement de cils.
Dans le vent qui réunit souffle des arbres et des mémoires...
Champi vers l'horizon.