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  • : La Tanière du Champi
  • : La Tanière du Champi se veut un lieu où l'on se sent bien pour lire (surtout des BD !), discuter, jouer... Au gré des humeurs, lectures, heures de jeu, j'essaierai de vous faire découvrir tout ce qui se cache sur les étagères poussiéreuses de ce petit mo
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Cases dans le vent

Vous n'êtes pas sans savoir que, depuis quelques mois, je rédige des biographies d'auteurs de BD pour des l'encyclopédie en ligne des Editions Larousse.

Afin de vous permettre de retrouver plus rapidement l'ensemble de mes contributions, je vais essayer de les lister ici dans l'ordre de leur parution.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me laisser vos avis !

Champi à tout vent

David B. - Edgar .P. JACOBS - Bob de MOOR - Benoît PEETERS - François SCHUITEN - René GOSCINNY - Astérix - Manu LARCENET - HERMANN - Robert CRUMB - Osamu TEZUKA  - Jean-Pierre GIBRAT -





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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 16:49

Saison brune - CouvertureOn connaissait le Matin brun, celui qui s'immisce sans bruit, insidieux, et qui éclate un beau jour alors que résonne le claquement des bottes...

 

Voici, plus longue, plus contemporaine, mais tout aussi insidieuse, la Saison brune, intersaison de plus en plus longue qui montre que, quoi qu'on en pense, entende ou lise, le climat se réchauffe, tout aussi lentement et insidieusement que le reste.

 

Vous pensiez que la fin du monde était pour demain ou, au mieux, pour après-demain ?

Grosse erreur.

Elle est pour avant-hier.

Elle a eu lieu, dans l'ombre muette de la surconsommation, mais nous ne le savons pas encore.

 

Discours alarmiste ?

Philippe SQUARZONI, à qui l'on pourrait parfois reprocher certains travers propres aux auteurs dits "engagés", ne fait pas partie des agitateurs d'épouvantails.

Avec la patience entêtée et la minutie de ceux qui veulent comprendre, il a lu, beaucoup, rencontré, énormément, écouté, à la folie, et pris des notes, encore et encore. Des mots, des images, des constats.

Scientifiques, prouvés, et suffisamment étayés et reconnus par la communauté scientifique elle-même (la vraie, celle qui mesure, calcule, pense, pas celle qui s'affiche en une des magazines que ce soit pour crier au dégraissage des mammouths ou à la supercherie des ours polaires à la dérive) pour être acceptés comme irréfutables.

 

Les changements climatiques que l'on peut observer depuis plus d'un siècle, et qui s'accélèrent depuis quelques années, ne sont qu'un petit aperçu de ce qui nous attend sous peu et contre quoi on ne peut rien faire, car il est trop tard.

Je ne vous ferai pas ici la liste des preuves patiemment et scientifiquement accumulées, elle vous attendent au coeur de cette enquête de près de 500 pages.

 

Qu'en est-il des conséquences de ces changements qu'il faut bien appeler par leur petit nom, le réchauffement ?

Fonte des glaces, montées des eaux, sécheresse, accentuation des phénomènes météorologiques violents... L'âge des réfugiés climatiques est pour bientôt. Surprise, ils viendront de pays déjà en souffrance. Et se tourneront vers ceux qui les exploitent depuis quelques sièces.

 

Car les causes sont édifiantes, multiples, et méthodiquement abordées : surexploitation, surproduction, surconsommation. Et surpollution. La planète ne peut plus encaisser nos excès, la biomasse, notamment océanique, ne peut plus suffisamment assimiler le dioxyde de carbone rejeté par les usines et les véhicules. Nous alimentons jour après jour une jolie "serre" dans laquelle nous allons à la fois nous noyer et griller.

 

Des alternatives ?

A ma droite, le "développement durable" et la "croissance verte", deux belles oxymores hypocrites et inefficaces.

A ma gauche, un gros mot : la décroissance. Consommer moins. Un crédo qui ne fera pas plaisir à tout le monde, que ce soit à notre cher Président (qui n'a que le mot "croissance" à la bouche), aux entreprises (qui ne savent conjuguer que le verbe consommer, mais à tous les temps et tous les modes, reconnaissons-leur cela) ou au quidam (dis-je en essayant de ne pas être péjoratif) qui est entré, comme bon nombre de ses contemporains, dans une course permanente à la surconsommation.


Et s'il était aussi question de conscience citoyenne et de démocratie ?

 

Comment ça je me mets à parler politque sous couvert d'écologie ? Mais ce sont les innombrables chercheurs auxquels l'auteur donne la parole qui le disent : riches, pauvres, volonté politique, volonté économique sont autant d'ingrédients dans la complexe recette du monde d'aujourd'hui.

Et puis, "éco-nomie" et "éco-logie" partagent la même racine (ah ah), alors comment ne pas y voir un rapport !

 

Difficile de résumer autant de pages, de chiffres, de concepts (car les sociologues, politologues et économistes invités nous renvoient aux questions d'individu, de vivre ensemble, de choix collectifs ou pas...) sans sombrer dans une forme de manichéisme. Car la situation est complexe : comment continuer à assurer le meilleur pour tous (à commencer par ceux qui ne l'ont pas) sans finir de scier la branche planétaire sur laquelle nous sommes assis bien malgré nous ?

 

"Une société vraiment libre, une société autonome, doit savoir s'autolimiter" (Cornelius CASTORIADIS).

Pas sûr que ce soit la voie qui se profile devant nous.

 

Saison brune, vaste sujet, qui au départ ne devait occuper qu'un chapitre dans Dol, précédent ouvrage de l'auteur, mais qui en définitive, par la complexité des questions soulevées et la dense imbrication des éléments mis en cause, est devenu cet indispensable mais pessimiste pavé.

 

En prime, SQUARZONI, nous fait pénétrer dans le laboratoire du raconteur d'histoires : comment commencer, commet achever un récit ? Comment raconter ? Quelles formes mettre en avant ? Quels mots et images fortes ?

Puisant dans le vaste champ iconographique fourni par le cinéma, la télévision, la publicité, l'auteur met le doigt sur nos travers, nos dérives, et nos paradoxes, qui sont également les siens : jusqu'où aller dans la contestation, dans le refus, dans la prise de conscience ? Prendre l'avion ou pas ? Se chauffer au charbon ou pas ? Avoir une voiture ou pas ?

 

Saison brune met à plat aussi bien nos comportements que les stratégies sociales, économiques, politiques, écologiques à l'oeuvre dans le monde. Il en offre une analyse claire (à défaut d'être novatrice) et accessible, et nous parle au plus près, au plus juste, de la quasi-impasse dans laquelle nous nous sommes (on dans laquelle on nous a) engagés...

 

"Je peux me tromper", conclut l'auteur.

C'est tout le mal qu'on nous souhaite.

 

Champimages tristement objectives.

 

Saison brune - Extrait 0

 

Saison brune - Extrait 1

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commentaires

O
<br /> emporté mais pas empoté !<br /> <br /> <br /> Elle est belle notre terre, j'espère...<br />
Répondre
C
<br /> <br /> J'espère ne pas être trop empoté, en effet !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Quant à la Terre, nul doute qu'elle s'en remettra toujours, à l'échelle géologique... Le tout est de savoir dans quel état sera son parasite humain d'ici là...<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Ah ça pour sûr, la décroissance est un gros mot mon cher Champi !<br />
Répondre
C
<br /> <br /> Je suis comme ça, j'insulte, j'insulte, et après, je me rends compte que je me suis un peu emporté ! ;)<br /> <br /> <br /> <br />