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  • : La Tanière du Champi
  • : La Tanière du Champi se veut un lieu où l'on se sent bien pour lire (surtout des BD !), discuter, jouer... Au gré des humeurs, lectures, heures de jeu, j'essaierai de vous faire découvrir tout ce qui se cache sur les étagères poussiéreuses de ce petit mo
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Cases dans le vent

Vous n'êtes pas sans savoir que, depuis quelques mois, je rédige des biographies d'auteurs de BD pour des l'encyclopédie en ligne des Editions Larousse.

Afin de vous permettre de retrouver plus rapidement l'ensemble de mes contributions, je vais essayer de les lister ici dans l'ordre de leur parution.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me laisser vos avis !

Champi à tout vent

David B. - Edgar .P. JACOBS - Bob de MOOR - Benoît PEETERS - François SCHUITEN - René GOSCINNY - Astérix - Manu LARCENET - HERMANN - Robert CRUMB - Osamu TEZUKA  - Jean-Pierre GIBRAT -





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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 14:00

le bus - CouvertureLes sélections du Raging Bulles se suivent et ne se ressemblent pas : autant certains mois sont plutôt mornes, autant d'autres sont pétillants.

Après Masqué, dont j'ai parlé pas plus tard qu'hier, voici le bus, petit ovni (enfin, "orni", car il roule plus qu'il ne vole !) et petit bijou d'humour et de poésie.

 

Si l'on regarde la déjà longue carrière de Paul KIRCHNER, on peut constater qu'elle est pour le moins riche et variée : comics, publicités, design de jouets...

Je ne sais si nous pourrons jamais lui pardonner d'avoir réalisé des BD sur les Maîtres de l'univers ou les Power Rangers (ne ricanez pas !), mais on ne peut en revanche que lui tirer notre chapeau pour le bus, réalisé pour Heavy Metal (le petit frère d'outre-Atlantique de notre Métal Hurlant national, cocorico !) entre 1979 et 1985.

 

OuBaPien avant l'heure, KIRCHNER s'est livré à un véritable exercice de style à travers ces quelques dizaines d'histoires courtes au format à l'italienne.

Contrainte formelle : deux strips, de 3 à 5 cases chacun.

Contrainte thématique : un bus, forcément.

Eléments récurrents : un homme dégarni à lunettes et imperméable, un arrêt de bus, un chauffeur de bus.

Invités surprise : la poésie, le non-sens le plus total, le surréalisme (MAGRITTE en première ligne), et une foule d'influences plus ou moins conscientes, plus ou moins visibles, preuve que KIRCHNER était - et est toujours, très certainement ! - un homme d'images, de toutes les images : FRED, ESCHER, CAZA, MOEBIUS ou Glen BAXTER ne semblent jamais loin, et les jeux sur les codes graphiques sont nombreux.

 

Toutes les situations sont tournées et retournées pour trouver le meilleur, et souvent le plus inattendu - car le plus absurde - de ce point de départ pourtant banal : un homme attendant le bus.

Mais d'où vient ce bus ? Où va-t-il ? Comment y va-t-il ?

Que se passe-t-il si on ouvre la fenêtre derrière cette homme qui écoute de la musique trop fort ?

D'où vient ce précipice ?

Notre héros aura-t-il l'appoint pour acheter son titre de transport ?

 

Tant de questions philosophiques qui finissent par faire du bus - et de son arrêt, et de ses passagers... - une métaphore de la vie, toujours surprenante et vide à la fois...

 

Non, je plaisante (encore que !) : le bus est avant tout un magnifique exercice de style pour rire de toutes les manières possibles à partir d'un transport en commun élégant et fort répandu, véritable seigneur des villes, de l'espace et du temps...

A chaque bus son nom, ses affichettes publicitaires, et surtout son inventivité : mais jusqu'à KIRCHNER ira-t-il ? Que va-t-il pouvoir faire pour nous surprendre ?

Il réussit jusqu'au bout, avec un rythme aussi régulier que son dessin, avec une élégance dans le trait et dans l'ellipse qui sollicite toute l'attention et l'intelligence de son lecteur.

 

Dans une intéressante et touchante postface (vivent les postfaces qui, contrairement à leurs ennemies jurées les préfaces, ne nous gâchent pas le plaisir de la lecture, non mais !), KIRCHNER raconte comment il mit fin à cette aventure créative : le jour où, un fois son histoire réalisée, il se rendit compte qu'il avait atteint la limite du procédé. Plus d'originalité, plus de motivation sans doute, donc l'heure était venue de tourner la page (ah ah) et de passer à autre chose (tant mieux pour les Power Rangers, en même temps...).

 

Joignons-nous à l'auteur pour remercier les éditions Tanibis d'avoir réalisé ce travail d'intérêt public : compiler des histoires qui ne l'avaient jamais été, et offrir aux lecteurs français une fraîcheur toujours intacte plus de trente ans après.

 

Champimages qui descendent au prochain.

 

le bus - Extrait 1

 

le bus - Extrait 2

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