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  • : La Tanière du Champi
  • : La Tanière du Champi se veut un lieu où l'on se sent bien pour lire (surtout des BD !), discuter, jouer... Au gré des humeurs, lectures, heures de jeu, j'essaierai de vous faire découvrir tout ce qui se cache sur les étagères poussiéreuses de ce petit mo
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Cases dans le vent

Vous n'êtes pas sans savoir que, depuis quelques mois, je rédige des biographies d'auteurs de BD pour des l'encyclopédie en ligne des Editions Larousse.

Afin de vous permettre de retrouver plus rapidement l'ensemble de mes contributions, je vais essayer de les lister ici dans l'ordre de leur parution.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me laisser vos avis !

Champi à tout vent

David B. - Edgar .P. JACOBS - Bob de MOOR - Benoît PEETERS - François SCHUITEN - René GOSCINNY - Astérix - Manu LARCENET - HERMANN - Robert CRUMB - Osamu TEZUKA  - Jean-Pierre GIBRAT -





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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 23:45
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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 17:43
Exercice de style... Essayons de filer la métaphore sportive pour parler BD.

On pourrait dire que certains auteurs dessinent et créent comme des patineurs, avec une légèreté et une forme de grâce qui ne laissent toutefois que peu de traces sur la glace (assonances !).

Et il y a ceux qui, comme Manu LARCENET, s'adonnent plutôt à la varape...

Mains nues, face à un interminable bloc, ils s'accrochent, forcent, suent, et la beauté qu'ils dégagent de la masse, tels des sculpteurs, jaillit de leur force et de leur douleur.

Avec Blast, Manu LARCENET nous offre un de ses plus beaux corps à corps avec la page et l'encre.
Le voilà sur les traces de Polza MANCINI, énorme vagabond qui a fini par atterrir dans les filets de la police.
Assis, monolithique, face à deux inspecteurs, il entame le récit de son errance, de son étrange vie, et du "blast" qui, à plusieurs reprises, lui a permis de quitter ce corps difforme qui, depuis l'enfance, a fait de lui un objet asocial plus qu'un individu.

Ce qui manque le plus souvent à une BD pour raconter l'errance, c'est le nombre de pages.
Heureuse époque qui voit les éditeurs accorder aux auteurs des paginations toujours plus étoffées pour leur permettre de brosser de telles vies.
En prenant le temps.
Le temps des regards, du vent dans les arbres, des oiseaux qui fixement attendent que la vie ou une proie passent.
Le temps du silence, aussi, silence de Polza face à la nature, face aux hiératiques figures des "Moaï", face au corps décharné de son père mourant, face à l'ivresse qui lui permet de s'évader.

Chaque rencontre le sculpte un peu plus, Polza, le heurte, le poli, l'entame... Et cette "Grasse Carcasse" (le titre de ce premier tome) prend peu à peu une nouvelle forme, comme une renaissance.

Rarement Manu LARCENET aura mêlé avec une telle force, à la fois tellurique et charnelle, ses différents styles graphiques.
De l'épure de certaines silhouettes ou visages à la noirceur minérale de certains paysages, en passant par les traînées et les taches qui dessinent des frondaisons que Jackson POLLOCK n'aurait pas reniées, toutes les épaisseurs, toutes les noirceurs sont convoquées pour faire palpiter au plus juste chaque case.

Rugueuse, pesante, étouffante, l'errance de Polza connaît à deux reprises la félicité du "blast", irruption inattendue de couleurs et de formes enfantines qui lui permettent d'accéder à un autre niveau de conscience et de réalité.

Mais jusqu'où ira-t-il pour de nouveau connaître cette évasion...

A lire absolument, du plus profond.
Comme une voix grouillante remuant l'humus émotionnel enfoui quelque part en nous.

Champimages qui prennent au corps...


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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 17:37

"Quand quelqu'un bouge, les immobiles disent qu'il fuit."

Jacques BREL,
cité par Manu LARCENET dans Blast
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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 23:55


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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 23:38
Robert Andrew Wicks a-t-il vraiment tout essayé pour arrêter de fumer ?

Apparemment pas, puisqu'il fait ce jour-là la rencontre de la méthode par l'hypnose...

Bien que sceptique face au docteur Alcola (un nom qui ne s'invente pas !), Andy finit par s'allonger et se laisser aller...
Ses paupières sont lourdes, il est concentré et détendu (comme le souligne si bien le calligramme-miroir de la planche 8 - et le voilà petit-à-petit plongé dans un voyage aux sources de sa tabagie.

Inutile de vous préciser que la source est lointaine, et que la transe hypnotique d'Andy ne sera pas de tout repos !
Mais à quand pouvait bien remonter sa première cigarette ?

Et cet événement est-il finalement le seul qu'il aimerait modifier ?

Avec son humour et sa sensibilité habituels, Alex ROBINSON, dont je vous ai déjà parlé ici et , tisse une nouvelle chronique au plus près de ses personnages.
Il plonge cette fois au coeur de l'adolescence, et semble revisiter son passé avec l'étrange et improbable recul conféré par l'âge adulte (l'adultescence ? Ben oui, tiens, quel est l'équivalent de l'adolescence des ados pour les adultes ?).

Moqueries, alcool, cigarettes, famille, filles bien sûr... Large palette qui permet à Andy, et derrière lui à Alex, de réaliser combien, parfois, il a pu être bête, impulsif, irréfléchi... et combien aussi, finalement, il a su se laisser vivre quand il le fallait.
Jusqu'à un certain point...

Graphiquement, outre son noir & blanc toujours bien senti, et ses personnages aux bonnes têtes bien rondes, mais jamais simplistes, Alex ROBINSON se plaît à déformer ou détourner certaines planches et conventions de mise en page, pour notre plus grand plaisir. Les deux planches précédant la confrontation entre Andy et son père sont une véritable réussite.

Editorialement, le livre est un vrai bonheur : petit format (un peu plus grand que celui d'un paquet de cigarette, tout de même...), très agréable à prendre en main, créant l'intimité nécessaire pour que lecteur, livre et personnages se retrouvent au creux d'une bulle tout en subtilité et en humanisme.

Une nouvelle belle réussite de la part d'un auteur dont le talent et l'humanisme ne sont plus à présenter.

Champimages encore et toujours...


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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 23:12
Rien que ça.
Lui-même.
Tout de blanc vêtu.
Barbu et chevelu comme dans l'inconscient collectif et l'imagerie traditionnelle.
Discret.
Sous les feux des projecteurs, forcément.
Et bien évidemment sujet à contreverse...

Donc Dieu en personne a décidé de descendre sur Terre.
Sa venue déchaîne les passions, les interrogations, la méfiance... et bien sûr le marketing.

Face à cet événement parfaitement inattendu, il faut bien les compétences combinées de sociologues, psychologues, astrophysiciens, juristes... et de H1, l'ordinateur ultime.

Mais, dans un monde qui ne croyait plus en rien, et qui ne semble régi que par les lois du marché, Dieu a-t-il encore sa place ...

Marc-Antoine MATHIEU a l'art de tomber juste.
Qu'il explore les arcanes de la Bande Dessinée (les Aventures de Julius Corenthin Acquefacques), du musée du Louvre (le Musée du Révolu) ou de la divinité, il sait mettre les mots, les images, et leur subtile composition au service de récits toujours riches, ambitieux, et qui ne prennent jamais le lecteur pour un idiot.

Fidèle au noir & blanc qui le caractérise, il dessine avec netteté et contrastes un univers peuplé de hauts bâtiments, de vastes espaces, et de foules aux visages improbables et pourtant si proches, un univers millimétré par des règles que nous connaissons bien mais qui sont ici méthodiquement démontées, un univers dans lequel Dieu lui-même a bien dû mal à se sentir chez lui...

Du petit scandale au grand chambardement, Dieu en personne est un conte philosophique et humoristique qui, entre deux sourires, nous laisse entrevoir l'envers du décor.

Champi en personne

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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 19:36
Que celui qui n'a jamais reçu de spam me jette la premièr pierre...

MAHLER (pas le compositeur, l'autre !) n'en fera en tout cas rien, puisqu'il a pu réaliser un livre entier à partir de ceux qu'il a reçus.

Avec son génie habituel, il ne s'est toutefois pas contenté de compiler les messages d'auteurs hétéronymes qui ont atterri dans sa boîte : il a tenté d'imaginer l'apparence de leurs expéditeurs à partir de leur nom et de certains extraits des messages en eux-mêmes.

Et cela donne donc Spam, mot entré dans les moeurs bien après son apparition dans la foisonnante bouche des Monty Pythons, et surtout recueil d'improbables portraits jonglants avec les identités factices et les messages à caractère bien souvent pornographique (les spams visant en priorité les messieurs les moins favorisés par la nature, si je puis dire...).

Chaque portrait sonne juste, parfaite alchimie entre un nom souvent créé de toute pièce (comme si le bottin universel avait été consulté !) et des extraits qui, hors contexte, prêtent davantage à rire qu'à se lamenter sur les aléas de notre anatomie...

Le dessin, relativement minimaliste, comme toujours avec MAHLER, ne manque d'aucun détail, et nous rappelle combien l'humour, bien plus que les spams, est universel...

Champinternet


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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 10:28
Je ne remercierai jamais assez le Jardin des Méditerranées, dont je vous ai déjà fort longuement parlé ici.

Pas uniquement pour l'enchantement permanent qu'il fait naître dans chacun de ses recoins, mais également pour sa riche et foisonnante librairie, dans laquelle j'ai découvert Ecorces, Voyage dans l'intimité des arbres du monde.

Cédric POLLET, photographe et ingénieur paysagiste, nous emmène dans un extraordinaire voyage autour du monde, ou plutôt autour des mondes.

A chaque pays, un arbre ou une plante.
A chaque plante, une écorce ou une peau.
A chaque peau... une cartographie de l'étrange, de l'ailleurs, du rêve.
Courbes, craquelures, noeuds, rejetons... composent des paysages fantastiques et fantasmagoriques, ouvrent des horizons insoupçonnés sur des ailleurs tout près dans lesquels on aimerait se perdre, tout simplement...

Rarement livre nous aura rappelé combien le monde qui nous entoure est multiple, et combien il suffit souvent de le regarder d'un peu plus près, un peu mieux, un peu plus longtemps, pour en découvrir la richesse.

Ecorces, ou la clef des mondes emboîtés qui n'attendent que nos regards brillants d'aventure.

Ecorces, pour nous rappeler qu'il ne tient qu'à nous de réinvestir en permanence le quotidien par le rêve...

Champi transporté

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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 23:24
Souvenez-vous.
Il y a peu, je vous parlais avec enthousiasme de La Brigade Chimérique, tome 1.

Voici donc venu le temps, avec un peu de retard, du tome 2.

George SPAD, l'écrivaine lancée sur les traces de Marie CURIE et de la mythique Brigade Chimérique, fait ici la rencontre le Jean SEVERAC, ancien médecin militaire qui pourrait être le chaînon manquant entre l'héroïne du radium et les célèbres super-héros de la Première Guerre Mondiale.

Bien sûr, tout cela serait trop simple si Cagliostro, sans doute invité par le diabolique Docteur Mabuse, ne plongeait pas Paris dans une transe hypnotique, ou si le Nyctalope, protecteur officiel (??) de la capitale, n'utilisait pas le terrible Homme Elastique pour assouvir sa vengeance...

Sans compter les étranges secrets que l'Institut Curie recèle encore, et qui ne sont pas tout à fait endormis...

Nouvelle bouffée de feuilleton "à la française", portée à toute vitesse par le quatuor LEHMAN, COLIN, GESS et BESSONNEAU que j'avais présenté la fois précédente.

Le rythme ne faiblit pas, le mystère s'épaissit, les intrigues se nouent et se multiplient, et les indices parsemés dans un pseudo-chaos apparent laissent présager une suite tout aussi excitante.

Vivement.

Champi conquis.


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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 10:58
(D)oter : reprendre, c'est voler.

Fi(n)ancer : apporte la dot.

G(r)ain : du blé ! du blé !
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